L’entrepreneuriat féminin a le vent en poupe à Bruxelles

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Une femme sur dix à Bruxelles est indépendante à titre principal, soit le taux le plus élevé en Belgique, selon le baromètre de l’entrepreneuriat féminin en Région bruxelloise publié par la plateforme Women in Business.

L’entrepreneuriat féminin se porte bien à Bruxelles. En 10 ans, le nombre de femmes indépendantes a progressé de 30% en Région bruxelloise, voire même de plus de 50% pour les indépendantes complémentaires. C’est ce qui ressort du baromètre de l’entrepreneuriat féminin en Région bruxelloise publié par la plateforme Women in Business, hebergée chez hub.brussels, l’Agence bruxelloise pour l’Accompagnement de l’Entreprise.

Une des raisons de cette tendance à la hausse est l’action des coopératives d’activité qui oeuvrent à stimuler les femmes chercheuses d’emploi à se tourner sans risque vers l’entrepreneuriat, avance Women in Business.

Cette croissance se reflète dans les chiffres européens en matière de taux d’activité entrepreneuriale des femmes (TAE). Alors que la Belgique figurait en queue de peloton des 28 membres de l’UE avec un TAE de 3,1, soit le taux le plus bas de l’Union, la dernière étude réalisée en 2015 révèle que notre pays a enregistré une augmentation substantielle du nombre de femmes indépendantes lui permettant d’atteindre un TAE de 5 et de se hisser en 14e position à égalité avec la Hongrie et l’Espagne.

Le rôle-clef descoopératives d’activités

La création à Bruxelles de coopératives d’activités contribue, entre autre, à expliquer cette croissance au cours de la dernière décennie, explique Women in Business. “Elles offrent un cadre structuré et sécurisé pour permettre de développer sereinement un projet entrepreneurial et le tester sur le marché”.

La plateforme fait témoigner Senrei Wu, qui a créé son entreprise, BoucheB, une boucherie végétale dans les Tanneurs, avec des préparations de produits locaux et de saison disponibles chez Farm et dans les principaux magasins bio bruxellois. Pour Senrei Wu:Grâce à JobYourSelf, j’ai eu la possibilité de me concentrer sur le développement de mon projet sans prendre de risques financiers. Seule, je pense que je ne me serais pas lancée comme entrepreneure. Ce qui m’a particulièrement séduit, c’est la possibilité de tester pendant 18 mois, de me faire une première clientèle, de challenger mes décisions avec des conseillers, des coaches, avant de se lancer comme indépendante”.

Sen-rei Wu et Loubna Azghoud
Sen-rei Wu et Loubna Azghoud© DR

Les risques constituent effectivement un frein majeur à la volonté d’entreprendre des femmes” explique Isabelle Grippa, directrice générale de hub.brussels, “Les femmes sont aussi avides de conseils et d’accompagnement. En cela, les coopératives d’activités répondent parfaitement à leurs attentes. Ce modèle est d’autant plus important en période de crise, qu’il brise l’isolement de l’entrepreneur.e. Chaque situation est unique, la plateforme Women in Business aide justement les femmes à trouver la structure d’accompagnement qui leur convient le mieux.”

En 10 ans, on a observé une augmentation de plus de 50% de femmes au sein des coopératives d’activités. Celles-ci ont donné naissance à plus de 500 entreprises, dont 60% ont été crées par des femmes.

L’impact de la crise du Covid-19

Le baromètre de l’entrepreneuriat féminin en Région bruxelloise montre aussi que près d‘un quart des femmes indépendantes bruxelloises exercent leur activité dans les secteurs du commerce et de l’HORECA fortement touchés par la crise du coronavirus. Une étude d’impact sera menée par hub.brussels dans les prochaines semaines, elle portera sur les difficultés, freins et besoins spécifiques des entrepreneures bruxelloises aujourd’hui.

Si le nombre de femmes entrepreneuses augmente, un chiffre reste cependant toujours trop élevé estime Women in Business: le taux de female NEET (Not in Education, employment & training). En 2018, 26% des femmes âgées de 15 à 64 ans n’étaient ni employées, ni au chômage, ni étudiantes, alors que la part des inactifs n’atteignait que 15% chez les hommes.

Un taux de femmes “NEET” encore trop élevé

Pour Loubna Azghoud, responsable de la plateforme Women in Business : “Le visage des NEET est une femme ! Le taux de 26% de “female NEET” ne doit laisser personne indifférent, il révèle une inégalité face aux opportunités économiques pour les femmes bruxelloises. En Belgique, la différence entre les jeunes hommes et les jeunes femmes NEET est flagrante, on observe qu’entre 25-29 ans la différence est de 6% en plus pour les femmes NEET et entre 30-34 ans elle est encore plus élévée, 8,6% en plus pour les femmes. Cela correspond à l’âge de la maternité et de la responsabilité d’enfants en bas âges. Le baromètre montre également une disparité entre les communes du nord et du sud de Bruxelles où pour Uccle la part des femmes indépendantes est de 12,9% (le plus haut à Bruxelles) et pour Molenbeek-Saint-Jean ce taux dégringole à 3,8%. Ces chiffres nous encouragent chez Women in Business à renforcer nos actions dans le croissant du nord de Bruxelles.

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