L’enseignement ne prépare-t-il pas assez les jeunes au marché du travail ?
C’est ce qu’il ressort d’une enquête effectué par la Fédération des entreprises de Belgique (FEB) menée en collaboration avec AG et réalisée par iVOX. Celle-ci analyse les attentes des jeunes et des employeurs sur le marché du travail.
Plus de la moitié (52%) des élèves du secondaire estiment que la qualité de l’enseignement ne les prépare pas suffisamment au marché du travail. Le constat est partagé dans des proportions beaucoup plus importantes par les travailleurs qui sont 75% à faire ce constat.
La FEB a aussi profité de la publication de cette étude pour lancer la quatrième édition de Young Talent in Action, un événement dont l’objectif est de réduire le fossé entre les jeunes et les entreprises pourvoyeuses d’emploi.
Points d’accord entre les jeunes et les employeurs
Commençons par revenir sur les points d’accord de l’étude entre la jeunesse belge et les employeurs. On commence par la flexibilité dans les horaires. Trois jeunes sur quatre souhaitent des horaires adaptables et 59% veulent avoir la possibilité de télétravailler. Les employeurs sont sur la même longueur d’onde et sont près de 90% à proposer ces possibilités.
Comme dans la précédente enquête datant de 2019, les deux parties se montrent pessimistes concernant l’avenir des pensions légales. Seule la moitié des jeunes et des employeurs pense qu’elles pourront encore être financées lorsque les jeunes d’aujourd’hui prendront leur retraite.
La question de la limitation des allocations de chômage semble aussi réunir les deux parties. Seuls 14% des jeunes et 8% des employeurs estiment que les allocations de chômage ne devraient pas être limitées dans le temps. Ils sont même environ 60% de jeunes à considérer qu’elles ne devraient pas excéder deux ans.
Points de désaccords
Mais il existe des questions sur lesquelles les employeurs et les jeunes ne sont pas vraiment sur la même longueur d’ondes. Une majorité des jeunes estime que les entreprises ne font pas assez d’effort en matière de responsabilité sociétale, notamment sur les questions d’environnement et de diversité. Les employeurs sont en revanche 84% à estimer qu’ils ont intégré ces questions dans leurs valeurs…
Sur la question des augmentations aussi, les perceptions entre les deux parties divergent. A peine un tiers des jeunes attend des augmentations de salaire basées sur la productivité alors que trois quarts des employeurs pensent que les jeunes recherchent ce type de promotion.
Les avantages extralégaux ne sont pas une priorité absolue pour les jeunes belges. Le contenu de l’emploi et un bon salaire net sont des critères plus importants dans leur choix. En cas d’octroi d’avantages extralégaux, les chèques-repas, une voiture de société et une assurance hospitalisation figurent dans le top 3 de leurs revendications. Les employeurs surestiment d’ailleurs l’importance de la voiture de société (61% pour les employeurs contre 46% pour les jeunes). Mais la voiture a encore de beaux jours devant elle puisqu’elle arrive en tête de liste chez les jeunes pour leurs déplacements entre le domicile et le lieu travail. Les employeurs placent le GSM en 2e position des avantages extralégaux qu’il convient d’attribuer. Il n’est pourtant même pas dans le top 5 des jeunes.
“Les résultats de l’enquête pointent clairement un certain nombre de problèmes structurels dans le fonctionnement de notre marché du travail”, a déclaré Pieter Timmermans, administrateur délégué de la FEB. “Les jeunes qui sortent de l’école ne se sentent pas suffisamment préparés au marché du travail et les employeurs trouvent trop peu de profils adéquats.”
Cette enquête réalisée par l’agence iVox a été menée du 26 avril au 15 mai 2021 auprès de 800 jeunes âgés de 17 à 26 ans et de 180 employeurs de secteurs divers (représentant environ 80.000 emplois). La marge d’erreur oscille entre 3 et 7%.
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