L’empire de Marc Coucke continue de subir des pertes à Durbuy
Le flamboyant homme d’affaires Marc Coucke ne parvient pas, pour l’instant, à rentabiliser son investissement de plusieurs millions de dollars dans Durbuy, la « Coucke city ». L’hôtel cinq étoiles Le Sanglier des Ardennes a de nouveau été déficitaire l’année dernière. Son terrain de golf à Durbuy est également déficitaire. Heureusement le parc d’aventures se porte mieux.
Ces dernières années, Marc Coucke a mis la plus petite ville du monde sur la carte. Il a acheté à la vitesse de l’éclair des maisons, des terrains, des terrains de sport, des campings, des hôtels, des restaurants, etc. Durbuy s’est transformée en Coucke-city.
Mais l’homme d’affaires de Flandre orientale ne récolte pas encore suffisamment les fruits de ses importants investissements. L’un des endroits les plus célèbres est l’hôtel cinq étoiles Le Sanglier des Ardennes, dont Coucke est devenu propriétaire en 2017 par l’intermédiaire du holding patrimonial Alychlo. Depuis, l’hôtel n’a cessé d’essuyer des pertes. Seule l’année 2022 s’est soldée par un bénéfice (voir tableau), mais celui-ci est principalement dû à un remboursement d’assurance suite aux inondations de Durbuy de l’été 2021. Les eaux de l’Ourthe, qui traverse la ville, atteignaient alors un mètre et demi de haut dans le hall d’entrée.
Des investissements lourds
Les chiffres de l’entreprise à l’origine de l’hôtel, Le Sanglier des Ardennes SA, méritent eux d’être nuancés. De lourds investissements ont été réalisés ces dernières années. Cela a également entraîné une forte dépréciation du bilan. Une nouvelle aile de 65 chambres a notamment été construite. Ce faisant, un hôtel voisin plus ancien, le Jean de Bohême, a été entièrement démoli. Lorsque l’hôtel cinq étoiles est enfin achevé, il est frappé par les conséquences de la pandémie. Deux ans pendant lesquelles l’hôtel est fermé pendant des mois. Et juillet 2021, ça a été le tour des inondations. Au total, près de 27 millions d’euros ont été injectés dans la rénovation du Sanglier des Ardennes depuis 2019, contre 347 000 euros l’an dernier.
Pourtant, la question se pose de savoir si le modèle économique est suffisamment viable. L’année dernière, le chiffre d’affaires a baissé, tandis que les frais de personnel ont encore légèrement augmenté. Les activités de Coucke à Durbuy sont généralement très gourmandes en main-d’œuvre. L’hôtel cinq étoiles emploie 131 personnes (sans compter les intérimaires), ce qui représente 214 558 heures de travail l’année dernière. Les frais de personnel représentent plus de 30 % des frais d’exploitation.
Le Golf de Durbuy est également déficitaire
Une autre carte de visite de Coucke, le Golf de Durbuy, a également été déficitaire l’année dernière. La société Golf de Durbuy srl a enregistré une perte reportée de 5,4 millions d’euros à la fin de l’année dernière. Le terrain de golf a réalisé un chiffre d’affaires de 3,9 millions d’euros et a enregistré un résultat net de moins 0,9 million d’euros. Le nombre d’employés de l’entreprise est passé de 14 à 19. Une augmentation de capital de 4,6 millions d’euros a été réalisée au début du mois de septembre de l’année dernière. En outre, l’entreprise à l’origine de la vague a été l’un des fondateurs d’une nouvelle entreprise dans l’empire Coucke à Durbuy au début de cette année. Real Estate Durbuy srl est le nom de cette nouvelle société, dont les fonds propres s’élèvent à 24,5 millions d’euros. Cet apport de Durbuy golf à la nouvelle Real Estate Durbuy srl a généré une plus-value de 5,43 millions d’euros.
Cela devrait améliorer les chiffres pour 2024, indique le conseil d’administration dans son dernier rapport annuel. Le conseil d’administration à l’origine du terrain de golf espère depuis plusieurs années une synergie avec les autres activités de Coucke à Durbuy. « La direction recherche des synergies avec des sociétés sœurs », peut-on lire dans le dernier rapport annuel accompagnant le bilan. « Hôtels, glamping, parc d’aventure, classes vertes, villages de vacances, restaurants… et attend beaucoup des 65 nouvelles chambres de l’hôtel Le Sanglier des Ardennes ». Cet espoir est également inscrit dans le rapport annuel accompagnant le bilan de l’exercice 2021.
Un parc d’aventure rentable
Une troisième carte de visite de l’entrepreneur de Flandre orientale dans la ville est le parc d’aventure de Durbuy. Et cette activité est rentable. L’année dernière, la société sous-jacente Adventure Valley Durbuy SA a même pu distribuer un dividende d’un demi-million d’euros. Le chiffre d’affaires s’est élevé à près de 17 millions d’euros, le résultat d’exploitation à près de 3 millions d’euros. Cette activité est également très intensive en main-d’œuvre, avec une moyenne de 96 employés l’année dernière (76 l’année précédente). Pourtant, les chiffres du bilan d’Adventure Valley Durbuy SA ne sont pas tout à fait clairs. Auparavant, d’autres activités et revenus (notamment par le biais de restaurants et d’hôtels) étaient également imputés à la société à l’origine du parc d’aventure. Un nouveau système de facturation a permis de séparer les autres activités. Les recettes comparables (c’est-à-dire celles provenant des activités d’aventure) ont augmenté en 2023 par rapport à l’exercice 2022.
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