Le risque de non-paiement est très élevé en Belgique, voici les secteurs les plus concernés

Les fonderies Marichal Ketin, image d'illustration. © PG / Geoffroy Libert

15 des 18 principaux secteurs sont en “code orange” de défaut de paiement en Belgique, selon une étude d’Allianz Trade. Quels sont les différents risques ?

Faire affaire avec une autre entreprise, cela n’est jamais sans risque. Un des risques est par exemple que l’entreprise ne paie pas ce qu’elle doit à la vôtre. Et ce risque est “accru” en Belgique, touchant 15 des 18 secteurs principaux, montre une étude d’Allianz Trade. Ces risques sont classés en quatre couleurs, allant du vert au rouge, en passant par le jaune et l’orange. Les voyants sont à l’orange pour ces 15 secteurs en Belgique.

La Belgique comparée à l’Europe et au monde

La situation en Belgique est pire que la moyenne de la zone euro, peut-on lire. “Des pays comme l’Italie, le Portugal, la Suisse et les pays scandinaves s’en sortent remarquablement mieux. La Belgique est le plus mauvais élève d’Europe occidentale”, commente le Director Risk Underwriting Benelux chez Allianz Trade, Johan Geeroms.

Ailleurs dans le monde (70 pays ont été passés au crible), le risque est moyen ou élevé dans 87% des secteurs. Construction, textile et métallurgie sont les secteurs les plus touchés. “Ce qui est frappant, c’est que dans presque tous les secteurs, les risques sont aujourd’hui plus graves que durant la période pré-coronavirus”, note l’assureur-crédit. Mais il y a des différences selon les continents. En Asie, il est plus sûr de faire des affaires, tandis qu’en Amérique latine les risques sont plus élevés.

Quels risques pour quels secteurs ?

Pour jauger les risques, Allianz Trade se penche que quatre aspects différents : la demande sur le marché, la rentabilité, les liquidités et les conditions du secteur, tout en plaçant le tout dans le contexte de l’économie globale. Économie globale pour laquelle Allianz s’attend à une croissance modérée, pour les 2024 et l’année à venir.

Comment les risques varient-ils selon les secteurs ? En résumé, l’industrie doit toujours affronter une demande faible et une surcapacité. Demande faible aussi pour la chimie, le papier l’agriculture et le textile, qui n’a pas vraiment de pouvoir de fixation des prix. Pour le transport et l’énergie, il y a toujours des problèmes de chaines d’approvisionnement. Mais il y a aussi des secteurs qui ne connaissent pas de risques, comme l’informatique et la pharma. Ils profitent des tendances d’IA, de durabilité et de vieillissement. Dans l’automobile, il y aurait une légère reprise après des années très difficiles.

Secteurs belges

Voilà pour la situation globale. Qu’en est-il en Belgique ? Quels sont les risques et comment peuvent-ils pousser les entreprises à un éventuel défaut de paiement ? Pour le métal d’abord, Allianz Trade note que les points faibles sont les tensions géopolitiques, les chaines d’approvisionnement qui se fragmentent, les réglementations environnementales et le besoin d’innovation, gourmand en capitaux. Mais il y a également des points forts, comme la croissance que le secteur doit à la demande des économies émergentes et à la transition énergétique. Les prix des métaux, malgré une chute et de la volatilité, sont plus élevés que la moyenne historique.

Ensuite, la chimie est un secteur important en Belgique. Lui aussi est exposé au durcissement des règles environnementales et nécessite des capitaux importants pour la recherche et le développement. Il est en plus fortement exposé aux prix de l’énergie et a perdu des parts de marché suite à la guerre en Ukraine (gagnées par les entreprises américaines). Mais dans ses atouts, il peut compter sur un certain pouvoir de fixation des prix, dans le sous-secteur de la chimie alimentaire par exemple, et l’essor de la voiture électrique.

Autre secteur important : la construction. Avec la hausse des taux et des prix des matières premières, il est dans une situation difficile. Pénurie de main d’oeuvre et durcissement des règles environnementales viennent couronner le tout. Mais la reprise commence à se profiler, selon Allianz Trade, notamment grâce aux smart cities et aux travaux de rénovation, pour rendre le bâti plus vert.

Last but nos least : le retail. Le commerce en ligne lui fait une concurrence “féroce”, et il est très sensible à la conjoncture. Ces dernières années il a donc souffert de la hausse des prix de l’énergie est des salaires. Mais la hausse des salaires des consommateurs est également une aubaine, tout comme leurs réserves d’épargne. Un certain pouvoir d’augmentation des prix, dans un contexte de baisse des ventes, est également une force.

“La croissance économique ne se maintient pas. Les problèmes de marge frappent de nombreux secteurs. Cela augmente les risques de défaut de paiement”, conclut Geeroms, en conseillant aux entreprises de payer leurs factures à temps et d’être vigilantes à cela, si elles attendent un paiement. “Et de prendre des mesures immédiates en cas de retard de paiement.”

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