Le marché du livre en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) a légèrement progressé en 2024 de 1,3% à 268,2 millions d’euros, indiquent mardi l’Association des éditeurs belges (Adeb) et Pilen, l’association des professionnels du livre. Cette progression, soulignent les associations, n’est toutefois soutenue que par trois segments éditoriaux: la littérature générale, l’édition scolaire et le segment des sciences humaines et techniques.
La littérature générale est ainsi en forte progression (+12,2% en valeur) grâce à l’effet combiné d’une hausse du nombre d’exemplaires vendus et d’une hausse des prix de vente. Le grand format en fiction et la new romance, tant en français qu’en anglais, tirent le segment à l’image de la France. À cela s’ajoute le succès des titres du docteur Boxho, notent l’Adeb et Pilen
L’édition scolaire (+4,3%) et le segment des sciences humaines et techniques (+2%) complètent le tiercé en croissance, poursuivent les associations.
À l’inverse, ajoutent l’Adeb et Pilen les bandes dessinées, (-6% en valeur) poursuivent leur décrue entamée en 2023, tirées vers le bas entre autres par les mangas. Les livres pour la jeunesse (-3,9% en valeur, alors que le prix des livres a légèrement augmenté, ndlr.) perdent peu à peu toutes les parts de marchés conquises dans l’après-covid.
Canaux de distributionCanaux de distribution
Concernant les canaux de vente, enfin, les ventes directes (-5,8%) et en grandes surfaces alimentaires (-6,1%) sont en net recul. Par contre, les ventes par le canal “enseignes multimédia/internet” sont en progression de 1,6% et celles des librairies croissent de 4,1%.
On notera par ailleurs que l’année a été “grandement aidée”, selon l’Adeb et Pilen, par un dernier trimestre et même un dernier mois particulièrement vigoureux, une tendance qui s’amplifie d’année en année.
Le chiffre d’affaires des éditeurs a atteint l’an dernier 333 millions d’euros (+0,6%,), un quasi statu quo par rapport à 2023. Le succès éditorial rencontré par les livres du docteur Boxho masque toutefois une réalité toute autre, estiment l’Adeb et Pilen.
Plus de livres édités
Le nombre de titres édités a augmenté de 6% mais reste inférieur aux chiffres de 2019, avec 2.835 nouveautés. “Si économiquement la baisse des nouveautés est une mesure d’économie sensée chez les éditeurs, elle pose néanmoins des questions sur le moyen terme puisque le marché du livre est essentiellement poussé par les nouveautés. Il faudrait alors que les éditeurs pensent aussi à doper leur fonds de catalogue, ce qui ne semble pas être le cas actuellement vu le très bas niveau des retirages.”
Numérique en hausse
L’activité éditoriale est en outre tiraillée entre la production numérique à nouveau en hausse et les pertes significatives de deux segments très importants en Fédération Wallonie-Bruxelles: la jeunesse et la BD.
Si l’édition numérique poursuit une croissance continue depuis 2021 (+3,5% à près de 84 millions d’euros, il s’agit cependant exclusivement de productions scolaires et juridiques destinées pour la plupart au marché néerlandophone.
Les bandes dessinées et les livres jeunesse reculent, quant à eux, respectivement de 10 et 14% suivant les tendances du marché. Ce sont les ventes à l’export qui tirent les résultats vers le bas, expliquent les associations.
Enfin, les livres scolaires sont en croissance mais exclusivement pour le marché néerlandophone, tandis que le segment des sciences humaines en français retrouve le niveau d’avant 2020.