Le boycott de la bière Bud Light a plombé les bénéfices prévus pour AB InBev en 2023

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Le brasseur de bière AB InBev a enregistré un chiffre d’affaires record pour l’exercice 2023. Mais en termes de bénéfices, c’est moins que prévu. Le bénéfice annuel sous-jacent a augmenté, mais le net a diminué. Le boycott de la bière Bud Light aux États-Unis a pesé lourdement sur les chiffres américains. Le groupe, connu pour ses marques comme Jupiler, Stella Artois, Corona et Leffe, a proposé un dividende de 0,82 euro alors que les analystes attendaient 0,95 euro.

Le chiffre d’affaires a augmenté de 7,8% pour atteindre 59,38 milliards de dollars. Cette augmentation est en partie due à la hausse des prix. Les volumes ont diminué de 1,7% pour atteindre 584,73 millions d’hectolitres, dont près de 506 millions d’hectolitres de bière.

   Le bénéfice net annuel est tombé à 5,34 milliards de dollars, contre 5,97 milliards de dollars l’année précédente. Le bénéfice annuel sous-jacent a augmenté, passant de 6,09 milliards de dollars en 2022 à 6,16 milliards de dollars.

   En Amérique du Nord, les volumes (-12%), les ventes et les bénéfices ont fortement diminué. Dans les milieux conservateurs, une vidéo promotionnelle en ligne pour Bud Light au printemps 2023 mettant en scène la personnalité transgenre Dylan Mulvaney a suscité des vives réactions. La bière a fait l’objet d’un boycott, si bien que le chiffre d’affaires et les volumes ont fortement baissé aux États-Unis.

En Europe

   Sur le Vieux Continent, le brasseur a constaté une progression du chiffre d’affaires à un chiffre “dans le haut de la fourchette”, tirée par Corona, Leffe et Stella Artois. Il estime avoir étendu ou maintenu l’an dernier sa part de marché sur la majorité de ses marchés clés.

   Au dernier trimestre, le bénéfice sous-jacent par action était de 0,82 dollar contre 0,86 dollar au quatrième trimestre 2022. Les volumes ont reculé de 2,6% et même de 15,3% en Amérique du Nord et le bénéfice sous-jacent est tombé à 1,66 milliard contre 1,74 milliard de dollars à la même période l’an dernier.

   L’entreprise propose à ses actionnaires un dividende de 0,82 euro (sous réserve de l’approbation des actionnaires lors de l’assemblée générale annuelle en avril). C’est plus que 0,75 euro pour l’exercice 2022, mais moins que ce qu’attendaient les analystes de Bloomberg.

   Le groupe pointe par ailleurs que le portefeuille mondial de bières sans alcool a enregistré une hausse des produits de près de 20% au cours de l’exercice 2023, une performance tirée par Budweiser Zero et Corona Cero, souligne l’entreprise. AB InBev est parvenu à réduire sa dette de près de 2 milliards mais celle-ci culmine toujours à 78,1 milliards de dollars.

   Pour 2024, l’entreprise mise sur une hausse de son bénéfice ebitda comprise entre 4 et 8% et à des dépenses en investissements tournant autour des 4 milliards de dollars.

Le bonus du CEO d’AB InBev à nouveau à la baisse

Le bonus du CEO d’AB InBev, Michel Doukeris, a, à nouveau, baissé, selon le rapport de rémunération du groupe brassicole, publié jeudi en marge des résultats annuels.

La rémunération variable dépend des prestations de l’entreprise, stipule ce rapport. Après un bonus revu à la baisse pour l’exercice 2022, la situation n’a guère évolué un an plus tard. Le CEO recevra tout de même un supplément de 4,2 millions d’euros à son salaire fixe de 1,29 million. L’an dernier, le bonus était encore de 5,66 millions d’euros. Le responsable devrait le recevoir aux alentours de mars.

Les topmanagers de l’entreprise ayant son siège à Louvain reçoivent leur rémunération variable en cash, mais ils sont vivement encouragés à l’investir, totalement ou partiellement, dans des actions AB InBev, qu’ils obtiennent à conditions favorables et doivent conserver pendant plusieurs années.
  
La partie bonus varie d’année en année. L’année 2020, marquée par la pandémie, n’avait ainsi généré aucun supplément aux responsables. Les bonus étaient toutefois revenus en force pour les prestations de 2021.

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