L’américain Spirit renonce à Asco, un des fleurons aéronautiques belges
Asco n’a pas pu répondre dans les temps aux conditions du contrat de vente. En conséquence, l’américain Spirit renonce à son achat. L’entreprise revient dans les mains de la famille Boas.
Deux ans après son annonce en fanfare, la vente d’Asco, un des fleurons aéronautiques belges, à Spirit Aerosystems ne se concluera finalement pas. A l’époque, le groupe américain avait déposé 542 millions d’euros sur la table pour acquérir le savoir-faire de la société belge spécialisée dans la conception et l’usinage de pièces mobiles compliquées destinées aux becs de bord d’attaque et aux volets des ailes. Asco est intégrée aux programmes d’Airbus et de Boeing. L’entreprise est aussi partie prenante du fameux F-35 de Lockheed-Martin qui va équiper l’armée belge.
A l’époque, en absence d’une ligne de succession claire et vu les investissements à consentir, la famille Boas, qui détient 100 % des parts, avait accepté de céder son fleuron. L’an dernier, Spirit avait renégocié coup sur coup le prix d’achat, finalement fixé à 370 millions d’euros. Cette fois, le groupe américain, évidemment malmené par la pandémie, se retire complètement du deal. En cause : des conditions de vente qui devaient être remplies pour le 1er octobre et qu’Asco n’a pu réaliser. En fait, pour agréer la transaction, l’Europe a demandé à l’entreprise belge de remplir un certain nombre d’obligations, et notamment des clauses de confidentialité vis-à-vis de la Sonaca, le partenaire d’Asco dans les programmes Airbus. Vu la cyberattaque (demande de rançon) dont elle a été victime l’an dernier et qui a mis l’entreprise à l’arrêt pendant un long moment, Asco n’a pas été en mesure de séparer, détruire ou protéger (pour que Spirit n’y ait pas accès) 30 années d’informations et de documents qui la lient à la Sonaca…
Reste maintenant à savoir, vu le contexte compliqué, comment la famille Boas va gérer la situation.
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