La taxe carbone européenne accélère les licenciements industriels

Cette nouvelle taxe carbone devrait pousser à la hausse les prix des carburants fossiles utilisés pour se chauffer et se mouvoir © Getty Images

En Europe, les entreprises soumises à la taxe carbone pour leurs émissions de CO₂ recourent plus souvent aux licenciements, en particulier ceux d’ouvriers peu qualifiés en Belgique, rapporte L’Echo mercredi citant des études récentes menées par des économistes d’entreprises belges.

Les chercheurs de la KU Leuven et de l’école de management HEC de l’ULiège ont comparé la période avant 2017 avec les années suivantes. En 2017, le système d’échange de quotas d’émissions est devenu beaucoup plus coûteux pour les secteurs industriels (énergie, chimie, sidérurgie et ciment). Les économistes ont comparé les entreprises soumises au système ETS avec celles, similaires, qui n’étaient pas tenues de payer des droits d’émission.

Dans les entreprises soumises à l’ETS, la probabilité de licenciements massifs a augmenté de 5,7%. Dans la catégorie des plus grandes entreprises, jusqu’à 980 personnes de plus ont été licenciées lors d’un licenciement collectif que si ces mêmes entreprises n’étaient pas soumises au système d’échange de quotas d’émission.

Les chercheurs ont également mené une étude plus détaillée de la situation belge. Les entreprises en Belgique confrontées à la hausse soudaine des prix de l’ETS depuis 2017 ont réduit le nombre d’ouvriers de 2%. “Ce sont plus souvent les ouvriers masculins et les contrats à temps partiel qui disparaissent”, explique Kristof Struyfs, professeur à l’Open Universiteit près de Maastricht et affilié à la KU Leuven. “Des emplois liés à la production qui disparaissent, occupés par des travailleurs moins qualifiés”.

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