La SNCB va fournir ses données de trafic en temps réel

Bonne nouvelle pour les applis de mobilité : la SNCB ouvre l’accès à ses données de trafic en temps réel aux programmeurs. Il sera possible de planifier ses déplacements sur des applis de smartphone en tenant compte des trains annulés ou en retard. Google et iRail seront les premiers utilisateurs, le Belge NextRide devrait suivre.
La SNCB a franchi un grand pas pour aider ses voyageurs à mieux utiliser ses services. Elle met à la disposition des programmeurs les données de trafic en temps réel. Cela permettra très rapidement de fournir des informations aux voyageurs qui recourent à des applications sur smartphone pour construire leurs trajets. Il est possible avec Google Maps, NextRide, Citymapper et l’appli de la SNCB, de calculer les trajets optimaux selon l’heure, avec les meilleures combinaisons de transports, pour arriver le plus vite à destination. Ces programmes fonctionnent sur des smartphone et tiennent compte du lieu où est réalisée la recherche.
Le seul souci est que les données sont souvent tirées des horaires théoriques. Les retards, les changements de dernière minute ou les annulations ne sont pas prises en compte. Il peut donc y avoir des surprises. “Nous n’avions pas encore intégré la SNCB à cause de ce souci, les retards n’étaient pas pris en compte et il était impossible de connaître le quai où arrivera le train” dit Thomas Hermine, manager de la startup NextRide, dont l’appli gratuite est très utilisée en Wallonie et à Bruxelles. “Le mise à disposition des données en temps réel est une grande avancée, nous pourrons alors intégrer l’offre SNCB.” NextRide propose un service sous forme d’appli qui intégre actuellement les horaires de la STIB et des TEC.

Le “route planner” pour mieux voyager
La SNCB suit l’exemple pris par la STIB, qui fournit ses données en temps réel depuis quelques mois. De Lijn aussi. Il reste encore les TEC, qui a bien l’intention de fournir le même service. Car la tendance des sociétés de transports est à la mise à disposition gratuite du flux de données de trafic en temps réel. Une loi Open Data avait été votée en ce sens. Ces flux ce données sont accessibles à tout acteur moyennant certains conditions, à travers une licence pour la SNCB. “Les contrats de licence permettent à la SNCB de connaître la personne ou l’organisation qui va faire usage de ces données” indique un communiqué de la SNCB. “Ce contrat permet également à la SNCB de garantir, dans la mesure du possible, un certain niveau de qualité ainsi qu’un certain niveau de sécurité informatique.”
Le ministre fédéral de la mobilité, François Bellot, espère que ces données nourriront un maximum de “route planner” (programme pour planifier les trajets) qui vont augmenter la demande en mettant mieux en valeur les liaisons disponibles pas toujours bien connues, comme les nouveaux trains S (service RER). Le ministre s’inquiète que seuls 3% des Bruxellois recourent au train, alors qu’il y a une offre de transport intrabruxelloise. Les premiers route planner sur smartphone, gratuits, sont fournis par Google Maps, la SNCB, NextRide ou Moovit, ils offrent déjà un service très efficace, auquel il manquait le temps réel. Citymapper permet ainsi de comparer (illustration) pour le même trajet plusieurs alternatives : parcours à pied, en vélo, en transports en commun et aussi en taxi. Google Maps propose la même chose (mais les taxis sont remplacés à Bruxelles par le service Uber).
Après : la vente de ticket
“La prochaine frontière ce sera la vente de tickets sur les applis” estime Thomas Hermine, de NextRide. “Nous y travaillons, cela dépend aussi des sociétés de transports, seul De Lijn a ouvert son système de tickets.” Car une fois qu’on voit le trajet optimal à emprunter, s’il faut prendre un bus de la STIB puis un train, il faut encore trouver le ou les titres de transport. Notons que le projet RER devait inclure ce principe de billeterie commune qui n’a pas été établie, mais est à l’étude. C’est le maillon manquant pour qu’une appli deviennent le sésame complet de la mobilité en Belgique, même pour un visiteur étranger qui n’a jamais entendu parler de STIB ou de SNCB.
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