La semaine de quatre jours n’est pas la panacée contre les burn-outs

burn-out © Getty

La semaine de travail de quatre jours offre des avantages pour le bien-être psychologique en facilitant la déconnexion. Elle n’est cependant pas la solution miracle pour prévenir les burn-outs, ressort-il d’une étude.

Présentée en 2022 par le gouvernement démissionnaire de De Croo, la semaine de quatre jours faisait partie de l’accord sur l’emploi, qui a également introduit le droit à la déconnexion et l’assouplissement du travail de nuit pour le commerce électronique. Cette « semaine compressée » avait alors été présentée comme une solution potentielle contre les burn-outs. Deux ans plus tard, elle ne doit pourtant pas être perçue comme une solution miracle, précise une récente étude.

Des effets mitigés sur le bien-être

Kristen du Bois, chercheuse à l’Université de Gand (UGent), a mené une étude auprès de 204 employés d’IKEA Belgique pour évaluer les effets d’une semaine de travail de 4 jours (réduire le nombre de jours travaillés en allongeant la durée des journées). Les résultats de cette étude, réalisée sur dix mois, montrent que cette organisation a des effets mitigés sur le bien-être des employés.

Bon pour la déconnexion, pas forcément pour le reste

La semaine de quatre jours est bénéfique en ce qui concerne la déconnexion en dehors des heures de travail. Les employés pensent moins au travail en dehors des heures travaillées, ce qui peut potentiellement favoriser leur bien-être général. Mais, contrairement aux attentes, cette organisation ne diminue pas le risque d’épuisement professionnel. La charge de travail ou le stress ne sont pas forcément réduits, ce qui maintient un risque de burn-out élevé. Ce qui fait dire à Kristen du Bois souligne qu’elle peut être un complément utile dans une stratégie globale de bien-être au travail, mais qu’elle reste insuffisante à elle seule.

Des causes plus profondes

Pour prévenir les burn-outs, il est crucial de s’attaquer à leurs causes profondes. Le plus souvent, ils sont causés par un déséquilibre entre les exigences professionnelles (charge de travail, stress émotionnel, management exigeant) et les ressources de soutien (autonomie, flexibilité, ambiance de travail). Des initiatives structurelles, comme une meilleure gestion de la charge de travail et des soutiens organisationnels, s’avèrent plus efficaces que de simples changements dans la durée du travail.

Une adoption limitée et des obstacles pratiques

Malgré l’intérêt initial pour cette organisation, seulement 0,75 % des employés belges à temps plein travaillent aujourd’hui en semaine de jours . Plusieurs obstacles freinent encore sa mise en place. Il y a des contraintes organisationnelles, et ce rythme de journées plus longues ne s’accorde pas toujours avec les responsabilités familiales, notamment pour les parents d’enfants encore scolarisés.

Aujourd’hui, ce sont donc surtout des employés sans enfants ou ayant une forte charge de travail (notamment des heures supplémentaires) qui adoptent ce régime, espérant mieux équilibrer vie professionnelle et vie personnelle.

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