La forêt wallonne s’accroît de près de 4,2 millions de m3/an

©  BELGA PHOTO /D.WILLAM

La forêt wallonne s’accroît chaque année d’environ 4,193 millions de mètres cubes (m³), dont 98% sont exploités, ressort-il du Panorabois 2024 publié par la Filière Bois Wallonie à l’occasion des démonstrations forestières de la Foire agricole de Libramont à Bertrix.

Un calcul simpliste laisserait penser que la sylve wallonne stocke 4,193 millions de CO2 par an car l’on estime généralement qu’un arbre séquestre environ une tonne de carbone en moyenne par mètre cube d’accroissement. Mais la réalité est un petit peu plus compliquée. “Si l’on prend ce bois, si on le scie et que l’on en fait du bois d’oeuvre, comme des planches ou des poutres, alors le carbone est stocké pour des dizaines d’années voire plus. Par contre, si ce bois est coupé et laissé en forêt, le CO2 sera en partie restitué”, explique Bruno Nailis, économiste à la Filière Bois Wallonie et l’un des auteurs du Panarabois 2024.

   A cet égard, les chiffres collectés montrent qu’au sud du pays, la part de logements résidentiels neufs en bois n’atteint que 6,75% de la consommation annuelle de bois et les rénovations, extensions et surélévations 2,6%, ce qui démontre que le bois wallon a encore de la marge de valorisation dans la construction.

   Parallèlement à cet accroissement de 4,193 millions de m³, le taux de récolte de la forêt wallonne est estimé à près de 4,12 millions de m³, soit environ 98%. Ce pourcentage cache toutefois des différences entre feuillus, dont le taux de récolte au sud du pays est actuellement de 75%. “En feuillus, on continue de capitaliser, il y a une marge de progression”, souligne Benoit Helsemans, directeur général de Filière Bois Wallonie, un organisme dont le rôle est notamment d’œuvrer à la valorisation locale et durable de l’or vert wallon. “Il est important de dynamiser la filière wallonne en feuillus“, insiste Benoit Helsemans alors que, trop souvent encore, des conteneurs remplis de grumes de feuillus wallons quittent le port d’Anvers pour être transformés et valorisés en Asie. “Avec tous les co-produits, le potentiel d’innovation et les emplois…”, poursuit le directeur général de Filière Bois Wallonie qui insiste: “On peut très bien à la fois préserver notre forêt, la valoriser et faire du développement durable.” 

   En matière de résineux, la situation est différente avec un taux de récolte de 111% en Wallonie. Cela signifie que les résineux sont quelque peu “surexploités” au sud du pays, une tendance qui s’observe depuis plusieurs années et s’explique notamment par la crise des scolytes et le fait que nombreuses plantations faites après-Guerre sont arrivées à maturité.

Les pessières occupent un quart de la forêt productive en Wallonie

 Les plantations d’épicéas, ou pessières, occupent 24,6% des peuplements productifs en Wallonie, soit 115.200 hectares, le résineux-roi en Wallonie devançant les chênaies (16,4% des peuplements, 76.800 hectares) et les hêtraies (9,3% ou 43.600 hectares), selon des statistiques compilées par le Panorabois 2024 par la Filière Bois Wallonie. Ce petit opuscule, qui renferme une mine d’informations sur la filière bois du sud du pays, a été présenté à l’occasion des démonstrations forestières de la Foire agricole de Libramont, à Bertrix.

Les taillis, un mode ancestral d’exploitation qui repose sur les capacités de certaines essences d’arbres (comme le chêne, le charme…) de rejeter de souche, ne représentent plus que 3,2% des surfaces de peuplements (15.100 ha) wallons. Les plantations de douglas, résineux parfois utilisés en substitution de l’épicéa, occupent 5,3% de la surface (24.700 ha) des peuplements productifs.    

   Autre information fournie par cette édition 2024 du Panorabois, la 6e, 56% des forêts productives en Wallonie sont composées de feuillus et 42% de résineux, le solde (2%) correspondant aux mises à blanc.

   La forêt wallonne s’étend sur un total de 557.300 ha, soit un tiers du territoire wallon: 51% de cette sylve appartient à des propriétaires privés et 49% des propriétaires publics (communes, Région wallonne…). La surface forestière n’a fait que s’étendre en Wallonie depuis un siècle et demi. En 1866, elle n’occupait en effet qu’un peu plus de 300.000 ha.

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