La fin de la hausse des faillites est en vue

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Les faillites devraient encore augmenter cette année, avant de se stabiliser en 2025, montre une étude d’Allianz Trade. Mais d’ici-là, les risques et défis ne sont pas négligeables.

Avec l’inflation, la hausse des taux d’intérêt et le ralentissement économique, le nombre de faillites a augmenté ces deux-trois dernières années. En 2023 par exemple, les faillites ont augmenté de 15% en Europe de l’Ouest et de 41% même aux Etats-Unis. La moyenne mondiale a été plus modérée, de l’ordre de 7%, à cause d’une baisse des faillites en Chine (-14%) en Afrique du Sud (-13%) et en Inde (-8%). C’est ce qui ressort d’une étude d’Allianz Trade, publiée ce mercredi.

Pour 2024, l’assureur-crédit s’attend à nouvelle hausse des faillites, encore plus importante. Elle devrait atteindre 9%, dans le monde. Les hausses les plus élevées sont attendues aux Pays-Bas (+31%), aux États-Unis (+28 %) et en Espagne (+28 %). Les raisons soulignées sont “le ralentissement de la croissance, les perturbations commerciales et l’incertitude géopolitique”. “Un autre facteur d’inquiétude est la hausse des défaillances de grandes entreprises, qui pourrait générer un risque de non-paiement supplémentaire pour les petits fournisseurs”, peut-on également lire. Deux pays sur trois dépasseraient ainsi le niveau de faillites de l’avant covid.

Mais ce serait la dernière année de hausses. En 2025, les choses devraient se stabiliser et il n’y aurait plus de hausses en vue. Mais cela se fera à un niveau élevé néanmoins. Aux États-Unis par exemple, le niveau de faillites sera de 12% plus haut qu’en 2019, contre 8% en France et 6% en Allemagne.

Et en Belgique ?

Voilà pour la situation globale, mais qu’en est-il en Belgique plus spécifiquement ? Pour Johan Geeroms, Director Risk Underwriting Benelux chez Allianz Trade, “la Belgique s’en sort plutôt bien”. Une hausse de 6% est attendue pour 2024, avant une baisse de 5% en 2025. Baisse qui serait moins importante que celle observée dans d’autres pays… notamment car la hausse la plus importante a eu lieu en 2022 en Belgique, contre 2023 et 2024 pour d’autres pays.

Les choses se sont donc plus rapidement calmées dans notre pays : “Le pouvoir d’achat en Belgique a été maintenu grâce à l’indexation automatique des salaires. La consommation n’a donc pas été touchée, mais l’effet se fera sentir plus tard, en raison d’une dégradation de la compétitivité. La croissance du PIB en 2023 a également été plus élevée en moyenne en Belgique que dans les autres pays de l’UE”, explique Geeroms.

Mais pour 2024, il reste des risques. Geeroms pense notamment aux nouvelles start-ups, pour qui l’année sera un test de résistance. Aux PME aussi, qui n’ont pas répercuté la hausse du prix de l’approvisionnement sur les clients, pour des raisons de concurrence. Leurs marges sont donc fragilisées, avertit l’expert. Les risques dépendent des secteurs aussi, note le rapport. Pour la construction, par exemple, les faillites ont été en hausse de 18% sur le dernier trimestre de l’année, en Belgique.

2024 : année de risques

Si 2025 est l’année de la stabilité… il y a une année à passer encore avant d’y arriver. Allianz Trade note ainsi les quatre défis que les entreprises doivent relever. Pour le premier : “les entreprises devront gérer la décélération de la demande mondiale”, afin de pouvoir naviguer à travers un environnement dans lequel la rentabilité se resserrerait.

Le deuxième est de prendre en compte le risque de non-paiement, et cela dans un contexte de tensions géopolitiques et de nombreuses élections, qui créent de l’incertitude, tout comme une réglementation toujours plus importante. Le prochain sont les taux d’intérêt, toujours élevés, qui pèsent sur les finances et financements. Le dernier est destiné aux nouvelles entreprises, nées dans l’après-covid ; vont-elles tenir le coup ?

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