La direction de Delhaize soumet une nouvelle proposition, les syndicats peu satisfaits

Delhaize
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La direction de Delhaize a mis une nouvelle proposition sur la table : des “peanuts” pour le Setca.

Plusieurs réunions se sont tenues cette semaine, sous l’égide du facilitateur Robert Tollet, entre la direction de Delhaize et les syndicats, qui s’opposent depuis plusieurs mois sur le plan de la marque au lion de franchiser l’ensemble de ses magasins. “Des nouvelles propositions ont été mises sur la table” par la direction, indique vendredi soir le porte-parole du ministre du Travail Pierre-Yves Dermagne, qui précise que “de nouveaux contacts auront lieu la semaine prochaine”.

“Nous pouvons confirmer que lors de la réunion, qui s’est déroulée dans une atmosphère constructive, une proposition de protocole d’accord a été mise sur la table”, signale le porte-parole de Delhaize Roel Dekelver. “Nous espérons que cette proposition pourra mener à un accord dans le courant de la semaine prochaine.

“Peanuts”

   Un espoir qui semble ambitieux au vu des premières réactions récoltées auprès du Setca et la CNE. “Peanuts”, rétorque ainsi déjà Myriam Delmee, présidente du Setca. “Dire que nous n’avons rien serait mentir mais ce n’est rien de substantiel”, regrette la syndicaliste, qui dénonce qu’aucun des trois points considérés comme essentiels pour les représentants des travailleurs – retrait du plan de franchisation, instauration d’un plan social pour le personnel qui souhaite partir et garantie d’une représentation syndicale chez les franchisés – n’ont pu être discutés avec la direction.

   Même son de cloche auprès de la CNE. “Pour moi, il s’agit d’une mauvaise proposition”, a réagi Myriam Djegham, secrétaire nationale de la CNE auprès de Belga. Elle ne comprend “aucune avancée sur ce pour quoi les travailleurs se sont battus”, a-t-elle déploré.

   “Ce que la direction propose sont des mesures qui l’arrangent elle”, poursuit Mme Djegham, prenant l’exemple d’une “prime à l’encouragement à partir à la pension, qui est une manière de se débarrasser des membres du personnel plus âgés et de faciliter la vente” des magasins, selon elle. “On se débarrasse des 62 ans et plus, tout ça pour une prime de 10.000 euros brut”, enchérit Myriam Delmée (Setca). “C’est dire aux gens partez et nous, ça ne nous coûte pas trop cher. Cela va permettre de revendre les magasins plus facilement”, juge-t-elle.

“La lutte n’a pas mené à rien”

   Bien qu’elles jugent toutes deux négativement la proposition de la direction, les deux syndicalistes expliquent qu’elles vont désormais consulter les délégués du personnel, qui devront se positionner.

   Du côté de l’ACLVB (libéral), on se montre plus mesuré. “Ce n’est pas ce que nous avions mis sur la table mais ce n’est pas non plus la même chose que ce qu’a annoncé la direction en mars”, tempère Wilson Wellens. Il laisse à la base le soin de juger si cela est suffisant. Quoi qu’il arrive, le syndicaliste juge que la nouvelle proposition montre que “la lutte n’a pas mené à rien”.

   Delhaize a annoncé il y a quelques mois qu’elle souhaitait céder l’ensemble de ses 128 supermarchés en gestion propre, une décision qui a depuis provoqué des troubles sociaux persistants.

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