La croissance de la productivité va encore ralentir avec les mesures climatiques
La croissance de la productivité en Belgique pourrait encore diminuer dans les années à venir en raison des mesures prises pour lutter contre le changement climatique, mais aussi des dommages climatiques, ressort-il du rapport annuel du Conseil national de la productivité (CNP) cité dans L’Echo et De Tijd vendredi.
Dans la décennie 1970, les actifs belges créaient 4,5% de richesse par heure travaillée. À l’aube des années 2000, ces gains de productivité se limitaient déjà à 1,3%. Après la crise financière de 2007, ils sont tombés à 0,7%. Et depuis la crise du covid et la guerre en Ukraine, ils plafonnent à 0,4% par an, observe le CNP.
Selon le président de ce conseil, Luc Denayer, la croissance de la productivité pourrait encore diminuer dans les années à venir, notamment avec les mesures prises pour lutter contre le changement climatique. Les anciennes infrastructures deviennent de moins en moins utilisables, alors que les nouveaux investissements nécessaires dans des technologies plus écologiques ne sont pas encore immédiatement rentables.
Les dommages climatiques vont peser également. La Commission nationale climat (CNC) a calculé qu’en l’absence de politique climatique, les dommages économiques pour la Belgique s’élèveront à 9,5 milliards d’euros par an à l’horizon de 2050.
Il sera donc essentiel, selon Luc Denayer, que les prochains gouvernements s’efforcent de retrouver le chemin de la croissance de la productivité. Le plan pour y parvenir devrait s’appuyer sur l’enseignement, les infrastructures et l’innovation. “Nous voulons que le monde politique prenne cela au sérieux”, insiste-t-il.