La concurrence acharnée entre les constructeurs automobiles en Chine va faire des victimes, ont prévenu mercredi plusieurs patrons de marques chinoises.
“Le secteur est très compétitif et tout le monde ici ne va pas survivre”, a déclaré Brian Gu, président de la startup Xpeng, depuis son stand au salon de Shanghai. Le soutien de Beijing aux voitures électriques et hybrides a incité plus d’une centaine de marques à se lancer en quelques années sur le premier marché mondial. La compétition les a poussées à lancer des nouveaux véhicules à un rythme effréné, mais la croissance des ventes a commencé à ralentir.
“Les critères de survie sont bien plus larges qu’avant: le développement, le volume de production, la qualité de fabrication, mais aussi l’intelligence artificielle, les logiciels. Il faut réfléchir à la mobilité pour la décennie à venir”, a déclaré Brian Gu lors d’une interview à l’AFP.
Guerre brutale des prix
“Cinq ou sept principaux acteurs vont avoir des parts majeurs du marché, alors qu’ils sont une douzaine maintenant”, a souligné Brian Gu. Des startups comme Aiways, HiPhi ou Byton ont déjà mis la clé sous la porte, tandis que de grands constructeurs comme SAIC (marques MG, Roewe), BYD ou Geely (Volvo, Zeekr) se sont lancés dans une brutale guerre des prix, avec des marges limitées, et une course à la technologie, notamment dans les assistances à la conduite.
Dans ce combat à mort, “le round préliminaire est terminé”, a commenté Zhu Jiangming, président de Leapmotor, le partenaire chinois de Stellantis. “Au prochain tour, la concurrence va encore s’intensifier, entrant dans ce qu’on pourrait appeler la phase finale”, a souligné M. Zhu lors d’une table ronde à Shanghai. Parmi les startups qui se sont lancées sur le marché, seules Leapmotor, Xpeng, Nio et Li Auto sont bien positionnées, a-t-il assuré. Des nouveaux, pas si petits, se sont pourtant lancés récemment dans la course, comme les géants de l’électronique Huawei et Xiaomi.
