Brico est à vendre (mais ce n’est pas pour tout de suite)

Brico © Belga

Le groupe néerlandais Maxeda a mandaté la banque d’affaires Rothschild pour vendre ses 138 Brico et 14 BricoPlanit. Neanmoins la direction aurait démenti “toute revente à l’heure actuelle”. Il n’y a pas d’offre et une franchisation n’est pas à l’ordre du jour.

Brico et BricoPlanit représentent à eux deux, avec un chiffre d’affaire de 808 millions d’euros en 2022/23, 40% des parts du marché belge du bricolage. C’est donc plus que Gamma et Hubo .

Brico et BricoPlanit appartiennent en réalité au groupe néerlandais Maxeda qui exploite également la chaîne Praxis aux Pays-Bas. Ce dernier est à la tête de 344 magasins dans le Benelux (dont 152 Brico et BricoPlanit). Avec 6.700 employés, il affiche un chiffre d’affaires global dépassant 1.5 milliards.

En Belgique et au Luxembourg, tous les magasins Brico ne sont néanmoins pas gérés directement par Maxeda, puisque 81 des 138 magasins Brico sont exploités par des franchisés. Les 14 BricoPlanit dépendent par contre directement de Maxeda.

Qui seraient les candidats-repreneurs ?

Maxmeda est depuis 2015 détenue par les investisseurs financiers GoldenTree et Ardian. Sont aussi actionnaires, les géants du capital-investissement KKR et Alpinvest. Selon l’Echo, Maxeda souhaite céder tout ou une partie de ses actifs et serait aidé en cela par la banque d’affaires Rothschild. Il est donc possible que la vente se réalise à la découpe, y compris pour sa chaîne hollandaise Praxis.

Les éventuels repreneurs ne sont pas encore connus, mais une reprise par Hubo ou Gamma (qui sont détenues par les entrepreneurs belges Erwin Van Osta et Carl Liekens), semble peu probable à cause des lois sur la concurrence. Il faut donc regarder en dehors des frontières pour trouver des candidats. Par exemple le groupe français Leroy Merlin. Il appartient au groupe Mulliez et était déjà présent en Belgique jusque 2003 avec six magasins. Il y a aussi Hornbach, une chaîne de bricolage allemande qui est déjà active dans huit pays en Europe. Cette dernière avait elle aussi déjà tenté une percée sur le marché belge il y a une dizaine d’années.

Aucun rachat n’est à l’ordre du jour

Maxeda n’a, pour l’instant, ni confirmé ni infirmé son intention de vendre ses Brico. Selon SETCA, interviewé par la RTBF, la chaîne serait pourtant en vente depuis un certain temps. La direction aurait néanmoins expliqué au syndicat “qu’il n’y avait rien de concret pour l’instant”. Un conseil d’entreprise extraordinaire a lieu ce matin. Selon Patrick Vandenbogaerde, directeur général de Brico interviewé par l’Echo, il n’y a rien de neuf sous le soleil: “Nous sommes en vente depuis 15 ans, mais il n’y a jamais eu d’offre. Il y a eu régulièrement des fuites ces cinq dernières années sur des demandes d’informations de la banque Rotschild, mais rien n’a fondamentalement changé”. Il rassure aussi sur toute velléité de franchisation. “Le commerce du bricolage est très différent de l’alimentaire. Il nécessite un savoir-faire du personnel, qui a un rôle de conseil. Et cela ne changera pas en cas de reprise.”

« Aucun rachat n’est à l’ordre du jour et aucun acheteur potentiel n’a été évoqué par la direction », souligne pour sa part Valérie Vanwalleghem, secrétaire fédérale du SETCa. « Si un rachat venait un jour à se concrétiser, la direction s’est également engagée à ne pas revendre ses magasins par morceaux. » Les syndicats ont demandé à la direction de formuler ces engagements sur papier afin de dissiper tout doute.

Malgré un certain tassement, le secteur reste tonique. Ainsi les ventes de Brico sont près de 10% supérieures à celles de l’année précédant le covid. Maxeda avait déjà essayé de vendre ses magasins belges il y a 10 ans, mais cette tentative était restée lettre morte.

La famille Mulliez très présente en Belgique. Elle possède les 74 Krëfel, mais aussi les magasins Kiabi, Decathlon et Auto5. Autant d’enseigne bien visibles dans le paysage belge.

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