La Belgique dans la moyenne basse européenne en nombre d’heures de travail

Photo d'illustration © Getty images

Une nouvelle étude évalue les heures de travail par semaine effectuées par les employés européens.

Les Européens âgés de 20 à 64 ans travaillent en moyenne 37,5 heures par semaine. C’est ce qui ressort de l’étude publiée cette semaine par l’agence de statistiques européenne Eurostat (chiffres de 2022). Une étude qui pointe de gros écarts entre les États membres, puisque la semaine de travail la plus longue parmi les 27 est de 41 heures et a été enregistrée en Grèce. La semaine la plus courte a quant à elle été repérée aux Pays-Bas, avec une moyenne de 33,2 heures de travail par semaine.

Dans la moyenne basse, on retrouve également l’Allemagne et le Danemark dans la tranche des 35 heures de travail par semaine. La Belgique se retrouve sixième de cette tranche basse avec une moyenne de 36,9 heures.

Ce sont donc dans les pays du Nord et de l’Ouest qu’on travaille le moins en termes d’heures par semaine. En revanche, dans les pays du Sud et de l’Est, ce cumul atteint les 40 heures, comme en Grèce donc, mais aussi en Pologne, Roumanie et Bulgarie.

Presque aucun changement en 10 ans

Le temps de travail moyen par semaine a très très peu bougé durant ces dix dernières années. Mais ce n’est pas faute d’essayer, notamment en Belgique, où le gouvernement souhaite tester la semaine de 4 jours en 8 heures, et donc se rapprocher de nos voisins néerlandais avec des semaines de 32 heures. Avec cette mesure, le ministre de l’Économie et de l’Emploi Pierre-Yves Dermagne espère résoudre un des grands problèmes du marché belge : le taux d’inactivité. A l’heure où les burn-out sont de plus en plus fréquents en entreprise, avec des employés en perte de sens et qui ont parfois du mal à combiner vie professionnelle et vie privée, cela permettrait de réduire les risques de ces maladies professionnelles et d’offrir un meilleur équilibre de vie.

Mais voilà, l’idée ne fait pas l’unanimité, loin de là. L’Union des classes moyennes (UCM) a répondu, par voie de communiqué, que “cette expérience grandeur nature s’apparente à un sérieux coup de frein et à une méconnaissance de la vie des PME dans notre pays.” Et le Syndicat neutre pour indépendants (SNI) ajoute de son côté : “c’est une vieille rengaine. Si ça avait été la solution, notamment pour réduire le chômage, il y a bien longtemps qu’elle aurait été implémentée.”

Les Pays-Bas, étant le pays européen où l’on travaille le moins, sont donc souvent cités en exemple chez les proréduction du temps de travail. Il faut savoir que dans le pays, le temps partiel est particulièrement répandu, et concerne environ la moitié des employés. Leur système permet également une plus grande flexibilité du contrat de travail : si la durée de travail maximum est de 45 heures hebdomadaires et de 10 heures quotidiennes, il est possible d’adapter son temps de travail et ainsi concentrer un temps plein sur quatre jours, adapter son temps partiel sur l’ensemble de la semaine ou fixer des horaires de travail spécifiques.

Les bénéfices, soulignés par la réduction du temps de travail, sont la possibilité d’exercer d’autres activités soit personnelles (vie familiale et sociale), soit professionnelles (volontariat, autoentrepreneuriat et formation). Les cours du soir par exemple connaissent beaucoup de succès aux Pays-Bas. Quant au volontariat, près de la moitié de la population s’y engage à hauteur de quatre à cinq heures par semaine.

Pour savoir si cela peut fonctionner en Belgique, il faudra donc attendre les résultats du test, qui confirmeront ou infirmeront ce modèle à la Néerlandaise.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content