Kaly Ora: des tenues de plage et d’intérieur recyclées et sans couture
Kaly Ora est une marque belge de vêtements de bain et d’intérieur ; des pièces que l’on peut combiner entre elles, réalisées à partir de déchets plastiques issus des océans et recyclés.
Si Flore Carlier et Trang Nguyen se sont croisées sur les bancs de Solvay, c’est en Asie qu’elles se sont réellement trouvées. “Nous travaillions pour Zilingo, une plateforme spécialisée dans l’industrie de la mode, basée en Thaïlande, commente Flore Carlier. En évoluant au sein de cette start-up, j’ai eu envie de monter ma boîte mais j’ai aussi réalisé combien l’industrie de la mode pouvait être polluante et peu respectueuse des conditions de travail des ouvriers.” C’est donc sous le soleil thaïlandais que naît Kaly Ora: une collection de pièces de bain, constituée de cinq hauts, trois bas et un maillot une pièce. Des tenues réversibles, sans couture, combinables, réalisées localement à partir de déchets plastiques issus des océans. “Une fois que j’ai trouvé la technologie adaptée, je me suis lancée, poursuit Flore Carlier ; comme indépendante d’abord, avec des fonds propres (environ 20.000 euros). C’était il y a an et demi. Au départ, j’imaginais cela comme une activité secondaire, mais la pandémie a changé la donne. De retour à Bruxelles en raison de la crise sanitaire, j’ai rejoint l’incubateur de talents de la KBC, Start it, et j’ai décidé de m’y dédier à plein temps. Trang m’a rejointe et il est vite devenu évident que nous devions passer à l’étape suivante. Aujourd’hui, nous sommes associées, Kaly Ora est devenue une SRL et depuis fin novembre, nous complétons notre offre avec une collection lounge wear (quatre hauts, deux bas), qui contrebalance l’aspect saisonnier du swimwear.”
Bali et Istanbul
Les pièces balnéaires sont, depuis le début, réalisées à Bali. “Nous travaillons avec des ateliers locaux, nous imaginons les modèles et développons les fiches techniques avec eux, indiquent les entrepreneuses. Lorsqu’on vivait en Thaïlande, nous allions les voir régulièrement. Avec le covid, c’est devenu plus compliqué, mais nous gardons le lien. Pour la confection de la collection lounge, nous avons par contre choisi de travailler avec un atelier d’Istanbul, plus proche. On aimerait travailler également avec le Portugal, mais notre production est encore trop limitée: on fait produire entre 60 et 250 pièces par modèles ; nous passerons à de plus grandes quantités lorsque nous aurons plus de moyens.”
Jusqu’à présent, les deux associées ont investi quelque 50.000 euros à elles deux, en fonds propres, personnels et empruntés à la famille. “Nous avons vu deux, trois banques, mais qui ont refusé d’investir dans le projet qu’elles ne le trouvaient pas assez mature”, précisent-elles. L’argent issu des ventes leur permet à ce jour de rembourser leur investissement. “Nous avons écoulé près de 75% de notre stock. Nous ne travaillons pas à la précommande, car les délais de production sont trop longs (entre deux et trois mois). Nous finançons nous-même toute la production. Les coûts sont élevés car la matière première est chère et parce que nous rémunérons les ouvriers au prix juste. Généralement, les marques de textiles travaillent avec une marge de 7 à 12 fois le coût de production ; on est bien en-deça, mais nous ne voulons pas proposer des pièces à plus de 250 euros ; notre maillot est à 110 euros et les ensembles démarrent à 85 euros. Si nous atteignons nos objectifs, nous rentrerons dans nos frais. Nous venons de libérer du temps en délocalisant le stockage, l’emballage et l’envoi des colis via une start-up belge spécialisée dans le fullfillment, et nous espérons nous octroyer un salaire dès l’an prochain.”
50.000 euros
Investissement en fonds propres consenti par les deux entrepreneuses.
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