Intérim : un léger rebond qui masque une stagnation préoccupante

Après plusieurs mois de baisse, le secteur de l’intérim a enregistré une timide reprise en juin. Mais ce frémissement conjoncturel ne doit pas masquer la faiblesse persistante de l’activité sur un an.

Baromètre fiable de la santé économique, le nombre d’heures prestées dans l’intérim a progressé de 0,68 % en juin par rapport au mois précédent, selon les données publiées par la fédération Federgon. Cette hausse reste modeste, mais elle met fin à une série de reculs enregistrés depuis le début de l’année. Dans le détail, les heures prestées ont augmenté de 0,64 % chez les employés et de 0,68 % chez les ouvriers, une évolution homogène mais encore insuffisante pour parler de redémarrage du marché du travail temporaire.

Sur une base annuelle, la tendance reste en territoire négatif. Comparé à juin 2024, le volume total d’heures prestées a reculé de 1,94 %. Cette contraction s’explique principalement par un repli marqué de 4,41 % dans le segment des employés, tandis que celui des ouvriers reste quasi stable avec une légère baisse de 0,15 %. Ce déséquilibre sectoriel reflète une reprise inégale selon les branches d’activité et illustre la prudence persistante des entreprises, notamment dans les services.

Indicateur avancé du cycle économique

Historiquement, l’intérim constitue un indicateur avancé du cycle économique. Les entreprises ont recours à ce type de contrats lorsqu’elles anticipent un redémarrage de l’activité, mais s’en délestent dès que la visibilité diminue. Or, le fait que l’activité intérimaire reste structurellement basse en ce milieu d’année confirme un climat de prudence généralisée sur le marché du travail belge. La légère embellie de juin ne suffit pas à compenser la tendance baissière amorcée depuis plusieurs trimestres.

« Le rebond de juin est à relativiser : sur une base annuelle, l’intérim reste nettement sous ses niveaux historiques. Cela traduit une économie toujours en mode attentiste », commente un économiste du secteur.

Si le secteur intérimaire venait à confirmer une reprise plus franche dans les mois à venir, cela pourrait signaler une amélioration du climat économique. Mais pour l’heure, la prudence reste de mise. Les décideurs économiques et politiques devront rester attentifs à l’évolution de cet indicateur, qui reste l’un des meilleurs thermomètres de la confiance des entreprises.

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