Interdiction de téléphones à l’école: comment la housse NoPhone redéfinit les règles
Pour cette rentrée 2024-2025, l’Athénée Royal Leonardo Da Vinci situé à Anderlecht a décidé d’utiliser les housses NoPhone, un dispositif conçu pour gérer l’usage des téléphones mobiles des élèves durant les heures de cours. Son directeur, Stéphane Nelissen, partage son expérience avec Trends Tendances.
En cette rentrée scolaire, de nombreuses écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles réfléchissent à la meilleure manière de faire respecter l’interdiction des téléphones par les élèves (quelque 373 établissements sont concernés). Dans ce contexte, le Montois Guillaume Vilain a lancé NoPhone, une housse spécialement conçue pour verrouiller les téléphones mobiles. Le dispositif a séduit Stéphane Nelissen, le directeur de l’Athénée Royal Leonardo Da Vinci situé à Anderlecht, qui l’a mise en place dès cette rentrée afin de réduire les distractions en classe et de mieux encadrer l’utilisation des téléphones.
L’interdiction de téléphones portables au sein de cet Athénée bruxellois est inscrite dans le ROI depuis 5 ans. La direction commence progressivement par introduire les housses pour les élèves dès la sixième année primaire. « Les institutrices gèrent les téléphones des élèves en les plaçant dans les housses verrouillées dès le matin. Les housses, marquées avec des étiquettes nominatives, restent fermées tout au long de la journée, ce qui évite aux élèves d’avoir accès à leurs appareils », explique Stéphane Nelissen à Trends Tendances.
Un système adapté à la réalité du terrain
L’Athenée a aussi investi dans des housses pour environ 130 élèves de première et deuxième secondaire. Une approche plus flexible est adoptée au premier degré. Contrairement aux recommandations initiales du fondateur de NoPhone, qui préconise le verrouillage systématique des téléphones à l’arrivée des élèves, la direction de l’Athenée Leonardo Da Vinci a imaginé une autre façon de restreindre l’usage des smartphones, davantage basée sur la confiance. « Les élèves gardent leurs téléphones sur eux, mais si un élève sort son téléphone pendant les cours, le professeur le place dans une housse et le verrouille avec un petit cadenas. Cela est vu comme une sanction».
En fin de journée, les élèves doivent alors se rendre auprès des éducateurs pour déverrouiller leurs housses et récupérer leurs téléphones. « On est dans une école, pas un commissariat de police, l’idée est de faire confiance aux élèves et de leur apprendre à s’autodiscipliner. » Le directeur pointe l’avantage principal de ce système: « L’élève conserve son téléphone avec lui, contrairement aux anciennes pratiques de saisie qui pouvaient provoquer des tensions entre les enseignants et les élèves. »
On est dans une école, pas un commissariat de police, l’idée est de faire confiance aux élèves et de leur apprendre à s’autodiscipliner.
Stéphane Nelissen
Directeur de l’Athénée Royal Leonardo Da Vinci
Un coût financier maîtrisé
« Il faut une certaine organisation, reconnait-il. Chaque professeur dispose d’une dizaine de housses et les éducateurs s’occupent de récupérer les housses à la fin de la journée ». Pour lui, il est encore trop tôt pour mesurer pleinement l’efficacité de cette méthode, mais il constate déjà un intérêt croissant de la part des enseignants des niveaux supérieurs, qui demandent à expérimenter les housses dans leurs classes. Certains professeurs de troisième et quatrième secondaire ont, eux, opté pour une autre solution, comme le rangement des téléphones dans des pochettes numérotées à l’entrée de la classe.
L’établissement a investi dans l’achat des housses, qui coûtent entre 8 et 10 euros chacune selon les modèles. Les housses à 10 euros, utilisées dans le secondaire, sont plus robustes avec un système de verrouillage par cadenas. Bien que ce coût puisse représenter un budget important, le directeur affirme que l’investissement est justifié pour améliorer la gestion des téléphones à l’école.
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