Carte blanche
Insertion professionnelle: une jeunesse bruxelloise désorientée
“Qu’est-ce que je vais étudier les prochaines années? Dans quelle filière vais je me diriger? À quoi va ressembler ma vie si je pose tel ou tel choix d’orientation? Quelles opportunités sont à ma portée?” Voilà des questions que les jeunes bruxellois se posent sur leur avenir sans que notre système actuel ne daigne les aiguiller dans ce questionnement.
Le défi de l’épanouissement et de l’insertion professionnelle de nos jeunes se décide au présent. Nous considérons dès lors que diaboliser la relation école-marché du monde du travail, c’est faire le choix irresponsable et irréversiblement dommageable de jouer avec l’avenir des jeunes. Le chômage et le manque de profils qualifiés croissent parallèlement et la dynamique globale actuelle n’augure en rien d’une quelconque amélioration.
Ce constat est en partie dû à la déconnexion alarmante entre nos écoles et le monde du travail et de l’entreprise. L’absence d’échange est source d’interrogation et d’anxiété pour les élèves du secondaire quand ils sont amenés très tôt dans le cursus à poser les choix nécessaires quant à leur orientation. Il est dramatique que les élèves bruxellois méconnaissent la réalité du monde de l’entreprise. En effet, les entreprises sont très éloignées des écoles secondaires bruxelloises. Contrairement à nos pays voisins, comme la France, où il existe le stage de 3e (élèves de 14 ans) qui donne à l’élève l’occasion de découvrir le monde professionnel, en particulier économique, pour préciser son projet d’orientation.
En Belgique les occasions de rencontre entre l’école et l’entreprise se sont rare. Et pourtant au regard du décret définissant les missions prioritaires de l’Enseignement Fondamental et de l’Enseignement Secondaire et organisant les structures propres à les atteindre, un élève de dernière année du secondaire a le droit d’être assisté dans la découverte de ses motivations et ses capacités à mener à bien ses projets.
Chaque établissement peut affecter l’équivalent de deux semaines réparties sur l’ensemble du troisième degré à des activités destinées à favoriser la maturation par les élèves de leurs choix professionnels et des choix d’études qui en résultent.
Nous souhaitons, en tant que jeunes libéraux, encourager une collaboration plus intelligente entre les acteurs du marché du travail bruxellois et les écoles secondaires de la capitale.
L’objectif est de promouvoir une approche compréhensive du marché du travail afin de favoriser la découverte des opportunités professionnelles qui s’ouvrent aux étudiants, notamment l’éventail non négligeable des métiers du futur.
C’est pourquoi les options de stages d’une ou deux semaines en entreprise doivent être une partie intégrante de la stratégie d’orientation des élèves et il faut également promouvoir et soutenir les associations qui s’efforcent à faire pénétrer le monde du travail dans l’école afin de réduire l’ignorance des élèves ou de les initier à l’entrepreneuriat.
Afin d’éviter les inégalités, il faudrait que tous les élèves bruxellois reçoivent les mêmes possibilités et ouvertures. Notamment en répertoriant les offres de stages de découvertes en entreprises.
Notre volonté est de nourrir la lucidité de l’élève vis-à-vis du marché de travail pour l’aider à se projeter plus aisément et consciemment dans les multiples possibilités d’avenir qui se présentent à lui.
José Vanobost, conseiller économique
Kevin Karena, président des Jeunes MR Bruxelles
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