Guerre commerciale: licenciements massifs chez British Steel, blocage des exportations de vin italien vers les États-Unis

Les tensions commerciales entre les États-Unis et l’Europe continuent d’affecter gravement des secteurs clés de l’économie. La sidérurgie britannique et le marché du vin italien sont deux des secteurs les plus touchés par les politiques douanières de l’administration Trump.
Le groupe sidérurgiste British Steel, récemment acquis par le chinois Jingye, a annoncé la fermeture imminente de ses hauts fourneaux à Scunthorpe, en Grande-Bretagne. Cette décision pourrait entraîner la suppression de 2.000 à 2.700 emplois. La cause invoquée : les droits de douane américains de 25 % sur l’acier, imposés par Donald Trump. Ces taxes ont gravement pénalisé les producteurs d’acier européens, notamment en rendant l’acier britannique moins compétitif sur le marché international. British Steel a précisé que les hauts fourneaux, trop coûteux à entretenir en raison des droits de douane et des coûts environnementaux, ne sont plus financièrement viables. Bien que le groupe ait rejeté une aide publique pour moderniser ses installations et passer à des technologies plus vertes, des négociations continuent.
Le gouvernement britannique, confronté à cette situation, pourrait se retrouver dans l’impasse : d’un côté, l’option d’investir dans une transition vers des fours électriques, de l’autre, la réalité de la fermeture d’usines emblématiques. La situation de British Steel est d’autant plus préoccupante qu’elle survient après l’échec de son rachat par un autre investisseur, et le groupe fait face à des pertes quotidiennes de 700.000 livres.
Les exportations de vin italien : entre crainte et réalité des droits de douane
Du côté de l’Italie, les producteurs de vin sont dans une situation similaire. Les exportations vers les États-Unis, un marché clé pour le vin européen, sont actuellement suspendues, faute de clarté sur les futures taxes américaines. Le principal syndicat agricole italien, Coldiretti, a alerté sur la perte potentielle de six millions d’euros par jour pour les producteurs italiens, qui voient leurs commandes bloquées. Les importateurs américains hésitent à passer des commandes, par crainte que des droits de douane ne soient appliqués après l’expédition des cargaisons.
Les tensions ont été exacerbées par la menace d’une imposition de droits de douane de 200% sur le vin européen, ce qui pourrait déstabiliser un marché en forte croissance pour le vin italien. L’Italie, qui a exporté pour près de 1,9 milliard d’euros de vin l’an dernier, pourrait voir ses parts de marché fondre, au profit de vins provenant de pays non touchés par ces droits de douane. Coldiretti a estimé que si la situation persiste, la baisse des exportations pourrait atteindre 70 à 80 %.
Cette guerre commerciale met en lumière les vulnérabilités des secteurs agricoles et industriels européens face à des décisions politiques qui affectent directement des milliers d’emplois et l’équilibre économique des pays touchés. La crainte est aussi que, comme cela a été observé par le passé, la hausse des prix des produits européens entraîne un glissement des consommateurs américains vers des produits concurrents, voire des contrefaçons de vin italien, perturbant ainsi tout un secteur.
La guerre commerciale lancée par les États-Unis sous Donald Trump a des répercussions profondes sur des industries clés des deux côtés de l’Atlantique. British Steel et les producteurs de vin italien ne sont que deux exemples parmi d’autres, confrontés à des tarifs douaniers de plus en plus pénalisants. Ces secteurs doivent maintenant naviguer dans un climat d’incertitude économique et de durcissement des relations commerciales. Le dialogue entre les gouvernements et les entreprises devra se renforcer afin de trouver des solutions viables, tout en préservant la compétitivité des industries européennes à l’échelle mondiale.