Grégor Chapelle: “La musique a une mission de transformation du monde” 

Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Dans notre Trends Talk, le nouveau CEO de la Chapelle musicale Reine Elisabeth évoque avec passion son nouveau défi, après avoir dirigé Actiris. “J’ai présenté ma candidature avec un curseur sociétal assez fort, mais en privilégiant l’excellence musicale avant tout”, dit-il. Le voilà à la tête d’une “sacrée entreprise”. 

Grégor Chapelle, CEO de la Chapelle musicale Reine Elisabeth, est l’invité de notre Trends Talk, qui passe en boucle ce week-end sur Canal Z.  Ancien patron d’Actiris, service public de l’emploi en Région bruxelloise, ce passionné partage l’enthousiasme et la vision qui sont les siens à la tête de cette institution musicale. Et à vrai dire, il nous transporte. 

“J’ai pris mes fonctions à temps plein il y a deux semaines, le 19 août, raconte-t-il. Mais j’avais déjà commencé à temps partiel au mois d’avril. Je me mets au service de l’équipe de la chapelle musicale Reine Elisabeth, comme je m’étais mis au service de l’équipe d’Actiris. Ce qui m’a motivé, c’est simplement la beauté de la musique.” 

Mélomane depuis toujours 

Mélomane depuis toujours, Grégor Chapelle est imprégné de cette passion familiale, lui-même étant clarinettiste. “Cela m’a toujours donné beaucoup de joie, mais j’ai toujours cantonné cela dans ma sphère privée, dit-il. Je suis aussi quelqu’un qui ne supporte pas le monde tel qu’il est dans ses injustices sociales et ses menaces environnementales. Je me suis toujours défini comme un entrepreneur social et environnementale et puis… la vie, l’univers, la Reine Elisabeth m’ont proposé de devenir un entrepreneur culturel.” 

En année sabbatique avec son épouse, professeur invitée à Oxford, il reçoit l’appel d’un chasseur de tête qui lui propose le poste. “J’ai été extrêmement surpris, j’ai même fait un trait d’humour en disant que ce n’est pas parce que je m’appelle Chapelle que j’étais l’homme idéal pour diriger la chapelle. Après quelques semaines, je me suis rendu à l’évidence: c’est cela que je voulais faire, contribuer à la beauté, à l’excellence musicale pour qu’elle rayonne en Belgique, à la paix aussi parce que la musique a un rôle à jouer pour contribuer à la résilience individuelle et collective.” 

Un développement important 

En prenant la tête de cette belle institution, Grégor Chapelle reprend le flambeau de Bernard de Launoit, unanimement apprécié et disparu prématurément. “Bernard de Launoit n’était pas directeur général de la chapelle musicale Reine Elisabeth, il ETAIT la chapelle musicale reine Elisabeth. Tout le monde témoigne du fait que c’était un visionnaire, un homme au charme incroyable et à la force de conviction. En vingt ans, il a transformé la chapelle. A son arrivée, il y avait douze à quatorze artistes en résidence et vingt concerts par an. A son départ, il y a 78 artistes en résidence avec plus de 300 concerts par an pour rencontrer leur public à la chapelle, mais aussi dans des endroits différents, y compris dans des entreprises, des associations, des prisons….” 

Car cette institution culturelle est, aussi, une entreprise. “Une sacrée entreprise, acquiesce-t-il. En 1974, elle était largement subsidiée. Aujourd’hui, nous fonctionnons avec seulement 15% d’argent public, soit 600 000 euros, le reste vient de l’appui du privé.” Les abonnements, démocratiques (120 euros par an pour douze concerts), proposés au public pour assister aux concerts sont une source de financement, le reste provenant du mécénat ou de partenariats avec de petites entreprises qui accueillent des concerts lors d’événements. “Ils parrainent un jeune, peuvent assister à des concerts, privatiser la chapelle pour des événements…” 

“Un curseur sociétal fort” 

Grégor Chapelle raconte sa passion pour le parcours extraordinaire de la reine Elisabeth, le lien de la chapelle avec le Concours qui porte son nom et évoque les projets qu’il cultive pour ce lieu magnifique. “La musique nous connecte à ce qui est vraiment humain. La musique a une mission de transformation du monde. Énormément de musiciens se sont engagés. J’ai présenté ma candidature avec un curseur sociétal assez fort, mais en privilégiant l’excellence musicale avant tout.” Car l’un ne va pas sans l’autre. 

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