Glyphosate: des actionnaires réclament 2,2 milliards d’euros à Bayer
Les plaintes d’investisseurs en Allemagne contre Bayer dans l’affaire du glyphosate représentent au total près de 2,2 milliards d’euros de dommages et intérêts, a affirmé mardi le cabinet d’avocat Tilp, qui espère l’ouverture d’un procès groupé dès cette année.
“Tilp a déposé, au nom d’environ 320 investisseurs, des plaintes contre Bayer devant le tribunal de grande instance de Cologne, pour obtenir des dommages et intérêts d’un montant total d’environ 2,2 milliards d’euros”, a-t-il indiqué dans un communiqué.
Cela représente plus du double de la somme initialement communiquée en décembre par le cabinet.
Ces actionnaires reprochent au groupe allemand de ne pas les avoir suffisamment informés sur les risques financiers causés par les procédures judiciaires liées au glyphosate, après l’acquisition de Monsanto en 2018.
Le tribunal doit maintenant décider si une “procédure modèle”, permettant de regrouper en un seul procès des questions communes à plusieurs dossiers, peut être engagée, comme le demandent les avocats.
“Avec les plaintes déposées, nous remplissons toutes les conditions formelles pour la mise en oeuvre d’une procédure modèle”, estime Christian Herrmann, avocat de Tilp cité dans le communiqué.
Le cabinet s’attend à l’ouverture d’une procédure dans “les prochains mois”, et espère un procès dès cette année.
Depuis le rachat de Monsanto, Bayer fait face à une pluie de procédures judiciaires aux États-Unis de la part d’anciens utilisateurs du Roundup, herbicide à base de glyphosate commercialisé par le groupe américain.
Le glyphosate est considéré depuis 2015 comme “cancérogène probable” par le Circ, une branche de l’OMS, une caractérisation que dément toujours le groupe.
Ces mésaventures ont fait plonger le titre de Bayer à la Bourse de Francfort, lui faisant perdre près de la moitié de sa valeur depuis 2018, causant un lourd dommage aux actionnaires, selon Tilp.
En décembre, le tribunal de Cologne avait accepté de publier la “demande d’ouverture d’action de groupe”, visant à déterminer si Bayer “a dissimulé au marché des risques importants liés à l’acquisition du groupe américain Monsanto”.
Cette étape essentielle ouvrait la voie à la collecte de plaintes d’actionnaires, en vue de l’ouverture d’une procédure modèle et d’un procès groupé. Bayer réfute toute faute, et affirme de son côté avoir “respecté la loi et s’être acquitté de ses obligations” selon un communiqué.
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