Gazelles 2017 Hainaut – Lauréate pour les petites entreprises: Viridaxis

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Basée à Gosselies, Viridaxis produit et vend des micro-guêpes parasitoïdes de pucerons qu’elle exporte à 95 %. Une solution naturelle qui concurrence avantageusement les pesticides dans les productions agricoles.

C’est en 2004 que Vincent Cambier lance Viridaxis, à la suite des recherches menées au début des années 2000 avec le professeur Thierry Hanse et son équipe au sein de l’Unité d’écologie et de biogéographie de l’UCL. Ensemble, ils mettent au point une solution de production de parasitoïdes au moyen de capsules en biopolymère, une trouvaille protégée via un brevet. ” Ces capsules sont réalisées à base de poudres de crustacés et d’algues et reproduisent la physiologie du puceron, explique Vincent Cambier. Grâce à un ingénieux jeu d’odeurs, le parasitoïde n’y voit que du feu et pond à l’intérieur de la capsule. La nourriture artificielle placée dans cette dernière permet à la larve de s’y développer comme à l’intérieur d’un véritable puceron. ” Comparés aux techniques utilisées par ses concurrents qui élèvent des guêpes en compagnie de pucerons, le système de Viridaxis réduit considérablement les coûts de production et de maintenance.

En 2016, la société carolorégienne a produit 400 millions de micro-guêpes, totalement inoffensives pour l’homme, qui sont destinées pour le moment essentiellement aux cultures couvertes. Différentes espèces de guêpes sont disponibles et chacune d’entre elles peut répondre à une demande spécifique des clients. Viridaxis ne distribue pas directement mais via des distributeurs. ” Nous livrons essentiellement en Europe mais certains distributeurs commercialisent nos produits dans le monde entier, précise Julien Evrard, directeur commercial de Viridaxis. Nous proposons une gamme de cocktails de parasitoïdes qui permettent de lutter efficacement contre l’ensemble des pucerons d’une même culture. ” Les parasitoïdes sont ainsi lâchés dans des serres où l’on cultive des produits maraîchers, des plantes aromatiques ou des plantes ornementales, ainsi que dans les cultures semi-fermées sous tunnels que l’on utilise pour la production de fraises.

A ciel ouvert

Entre 2011 et 2015, Viridaxis a enregistré une belle progression de sa marge brute qui a quadruplé passant de 800.000 à 3,2 millions d’euros. L’emploi a épousé la même courbe et a doublé, de 24 à 47 collaborateurs. Tout indique que l’entreprise est amenée à continuer sa croissance dans les années qui viennent, d’autant qu’elle mène une politique de R&D active et se penche sur de nouvelles espèces de parasitoïdes. Parallèlement, elle effectue des tests sur les cultures ouvertes. ” C’est toutefois beaucoup plus complexe à mettre en oeuvre, reprend Vincent Cambier, car nous sommes, entre autres, tributaires du climat. ”

La solution que propose Viridaxis permet de limiter l’usage des pesticides qui sont de plus en plus dans le collimateur des autorités sanitaires. Et qui sont également pour une large part de moins en moins efficaces, les pucerons et autres insectes nuisibles ayant développé au fil du temps des résistances aux pesticides, un inconvénient majeur qui n’existe pas avec les micro-guêpes. Aujourd’hui leader mondial dans la production de ces parasitoïdes, Viridaxis entend bien poursuivre dans la voie verte et naturelle qu’elle s’est tracée. Avec la précision d’une guêpe et la vitesse d’une gazelle.

GUY VAN DEN NOORTGATE

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