Gaz à effet de serre du transport aérien: Vingt aéroports émettent à eux seuls 27%
Vingt aéroports sont responsables à eux seuls de 27% du total des émissions de gaz à effet de serre du secteur du transport aérien de passagers dans le monde, les aéroports dont l’activité génère la plus grande pollution étant sans surprise situés aux États-Unis, en Europe et en Asie, selon une analyse réalisée par les think tanks et ONG environnementales International Council on Clean Transportation (ICCT), ODI et Transport and Environment (T&E).
Leur “Airport tracker”, mis en ligne, se base sur un calcul des émissions de gaz à effet de serre liées aux infrastructures de 1.300 aéroports dans le monde mais aussi et surtout sur les émissions produites par les vols qui décollent au départ de ces aéroports. Il en ressort que les bases qui ont généré en 2019 le plus de gaz à effet de serre en lien avec le transport de passagers sont les aéroports de Dubaï (avec 16,6 millions de tonnes de CO2), Londres Heathrow (16,2 millions), Los Angeles International (15,3), New York JFK (12,9), Paris Charles de Gaulle (11,5), Pékin (11,4), Hong Kong (11,3), Singapour (10,8), Francfort (10,6) et Séoul (10,4).
Avec 2,37 millions de tonnes de CO2 émises par les vols de transport de passager au départ de Zaventem et 0,43 million de tonne depuis Charleroi, aucun des deux principaux aéroports belges ne figurent parmi les 20 aéroports les plus émetteurs de gaz à effet de serre, selon l'”Airport tracker”. L’aéroport d’Amsterdam Schiphol figure lui à la 16e place de ce classement.
Les émissions de CO2 liées au transport aérien ont atteint un milliard de tonnes en 2019, soit 2,5% des émissions mondiales annuelles. Si ce secteur était un pays, il serait le sixième plus gros émetteur, rappellent au passage les ONG environnementales, soulignant que les vols au départ des pays riches représentent près de deux tiers des émissions du transport aérien de voyageurs. Un seul aéroport africain figure parmi les 100 plus gros émetteurs.
Si la crise sanitaire a cloué de nombreux avions au sol depuis un an et demi, l’ICCT, l’ODI et T&E jugent que le secteur aérien, dont les émissions avaient en moyenne progressé de 5% par an avant la pandémie, “représente une sérieuse menace pour les objectifs de l’accord de Paris”, dont l’un des principaux vise à limiter le réchauffement climatique bien en deça de 2°C et si possible à 1,5°C.