Faut-il cacher son activité complémentaire à son employeur principal ?

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Le coût de la vie continue d’augmenter fortement. Pour faire face à la crise, de plus en plus de jeunes professionnels sont contraints de chercher un revenu complémentaire. Doivent-ils le cacher à leur principal employeur ?

Selon une enquête récente du spécialiste du recrutement Walters People, les jeunes professionnels de la génération Z sont obligés de pratiquer une activité complémentaire pour s’assurer plus de revenus en ces temps de crise. En Belgique, cela concerne principalement les “flexi-jobbers” et les indépendants exerçant une activité complémentaire.

Augmentation de 29%

Une récente enquête européenne menée auprès de quelque 6.000 professionnels de différents secteurs montre que pas moins de deux jeunes travailleurs sur trois ont un revenu secondaire. Selon les chiffres de l’ONSS, quelque 103.946 personnes ont été enregistrées comme travailleurs flexibles au cours du deuxième trimestre de cette année. Au troisième trimestre de 2021, ce nombre s’élevait à 80. 772. Cela représente une augmentation de 29 % en moins d’un an.

Les indépendants exerçant un second emploi constituent un autre groupe important. Le cabinet Walters People observe que ce nombre augmente également d’année en année. En 2021, selon l’ONSS, il y avait quelque 6% de plus d’indépendants à titre secondaire qu’en 2020.

Les jeunes inquiets

Pourquoi tant de jeunes travailleurs veulent-ils soudainement gagner un revenu supplémentaire ?Nos recherches montrent que la jeune génération de travailleurs est deux fois plus préoccupée que ses collègues plus expérimentés par des questions telles que la sécurité de l’emploi, le salaire, les relations au travail et leur santé mentale, déclare Özlem Simsek, directeur général de Walters People. La génération un peu plus âgée a généralement déjà constitué un coussin financier, de sorte qu’elle est un peu moins préoccupée par l’augmentation du coût de la vie. En outre, ils disposent d’une plus grande expérience sur laquelle ils peuvent s’appuyer en cas d’urgence.”

Les avantages d’un “side job”

Dans le passé, ce sont surtout les professionnels un peu plus expérimentés qui avaient un “side-earnings” ou “side job”, utilisant leurs connaissances et leur expérience pour offrir des services de conseil, de formation ou autres. Özlem Simsek explique : “Le fait qu’aujourd’hui, de nombreux jeunes employés souhaitent également un revenu complémentaire ne peut qu’être encouragé. Bien sûr, c’est intéressant d’un point de vue financier, mais un emploi parallèle fait également preuve d’esprit d’entreprise, d’initiative, de pensée innovante et de grandes compétences en matière de gestion de projet. Ce sont toutes des qualités que les employeurs devraient encourager”.

Des employés transparents pour des employeurs compréhensifs

Trop souvent, les employés ont encore le sentiment qu’ils doivent garder leurs revenus secondaires secrets pour leur employeur. C’est une occasion manquée“, selon l’expert en recrutement. “Être ouvert et transparent avec l’employeur crée un lien de confiance. Bien sûr, les employés doivent être en mesure de prouver que leur productivité ne souffre pas des activités qu’ils pratiquent en dehors du travail, mais un employeur appréciera certainement que les employés soient honnêtes à ce sujet.”

D’un autre côté, il est aussi important que les employeurs reconnaissent la valeur qu’un emploi secondaire peut ajouter au travail quotidien d’un employé. “On pense souvent qu’un emploi secondaire va distraire le salarié pendant son emploi à temps plein. Ce n’est certainement pas toujours vrai. Pensez, par exemple, à un employé du service marketing qui fait des heures supplémentaires en tant que graphiste indépendant. Les compétences qu’il utilise pour cela et l’expérience qu’il acquiert peuvent également être utiles dans son travail quotidien, et peuvent même apporter une valeur ajoutée à l’organisation.”

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