L’information n’a fait que quelques lignes dans la presse. Or, cette Peugeot percutée par deux trains successifs sur la ligne reliant à La Louvière à Binche a sans doute sauvé des dizaines de vie. Un véritable “Buizingen II” évité par miracle.
L’incident est passé quasi inaperçu. Et pourtant, selon nos informations exclusives, c’est bel et bien un “Buizingen II” que le rail belge a frôlé le 25 janvier dernier. “Par chance, et uniquement par chance, on a évité la catastrophe, nous confie cette source bien informée de la SNCB. Car ce ne sont pas 19 victimes que l’on aurait déplorées, mais bien plusieurs dizaines, si pas une centaine de morts.”
Rappel des faits : ce jour-là, vers 7 h 30, un train brûle un feu rouge sur la ligne reliant La Louvière à Binche et percute la Peugeot d’une jeune conductrice de 24 ans sur le passage à niveau des Hayettes, à Morlanwelz. La voiture est fort endommagée mais, miracle, la jeune femme en sort quasi indemne, lorsqu’un deuxième train, venant en sens inverse, percute à nouveau le véhicule.
Réduit à un simple fait divers de passage à niveau, l’incident ne fera que quelques lignes dans la presse. Or, selon deux sources recoupées de services bien distincts à la SNCB, nous sommes en mesure d’affirmer aujourd’hui que c’est précisément cette Peugeot “providentielle” qui a bel et bien sauvé les voyageurs de ces deux trains d’un inévitable choc frontal à 90 km/h quelques instants plus tard !
Sur cette ligne 108, les deux voies n’en forment en effet plus qu’une sur une partie du tronçon, ce qui aurait inévitablement provoqué le drame, vu le feu rouge brûlé par le premier conducteur de train endormi.
Quelques jours avant la commémoration du drame de Buizingen survenu le 15 février 2010, on peut légitimement comprendre que la SNCB ait tenté d’étouffer la médiatisation de cette catastrophe évitée par miracle. Mais à un moment donné, il faut que ça sorte…
“Buizingen II” : la réponse de la SNCB… et ses faiblesses
Titillée par Trends-Tendances, Claire Gilissen, porte-parole de la SNCB, estime que les deux trains n’auraient jamais pu entrer en collision, même si la Peugeot percutée n’avait pas arrêté le premier convoi. Son argument ? Le chauffeur du premier train, ayant brûlé le feu rouge, aurait déjà freiné avant la collision avec la voiture et le train se serait donc arrêté dans les 450 mètres qui précèdent le tronçon où les deux voies n’en forment plus qu’une seule.
Or, toujours selon nos informations exclusives, le chauffeur de train ne se serait véritablement réveillé qu’au moment du choc avec la voiture sur le passage à niveau. Et comme il ne faut que 20 secondes à un train lancé à 90 km/h pour parcourir 450 mètres, il est donc légitime d’envisager le pire…
Quoi qu”il en soit, le débat sur l’urgence d’un système de freinage automatique est plus que jamais relancé au sein de SNCB, puisque certains conducteurs s’assoupissent encore au travail. Malgré Buizingen.
Trends-Tendances