Europol avertit sur le côté “sombre” des produits contrefaits

Saisie de produits contrefaits, en Italie. (Photo by Donato Fasano/Getty Images)

Les produits contrefaits peuvent être dangereux, met en garde Europol. La police européenne rappelle aux consommateurs que par leur demande de produits bon marché, ils contribuent à alimenter des réseaux criminels.

L’approche des fêtes et la recherche de bonnes affaires : voilà le terrain de chasse des criminels qui vendent des produits de contrefaçon, mettent en garde Europol et l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO) ce mardi, avec la publication d’un rapport. “Les escrocs et les réseaux de criminalité organisée utilisent des entités légales et des failles juridiques pour échapper aux autorités et profiter de l’appétit des consommateurs friands des bonnes affaires offertes par les produits contrefaits.”

Des produits dangereux

C’est que les produits contrefaits peuvent être dangereux. D’abord, du côté des consommateurs. Il y a des risques pour leur santé et leur sécurité. C’est notamment le cas pour tout ce qui est pharmaceutique. Des médicaments falsifiés sont produits dans des laboratoires clandestins, avec des substances nocives. Pour l’alimentation aussi : en 2023, 260.000 litres d’huile d’olive impropres à la consommation ont été saisis en Espagne et en Italie. Ou pour la cybersécurité : les fraudeurs peuvent extorquer les données des clients lorsqu’ils achètent des produits contrefaits en ligne. Ensuite, la contrefaçon nuit aussi aux entreprises, à l’économie et aux finances publiques.

En chiffres : en 2022, 86 millions de produits contrefaits ont été saisis en Europe. La valeur est estimée à deux milliards d’euros. Ce marché noir représenterait près de 6% du commerce total de l’UE. Plus de 1.400 enquêtes ont été ouvertes en 2023.

L’offre… et la demande

Europol et EUIPO veulent donc, d’un côté, avertir les consommateurs, pour qu’ils ne se fassent pas tromper. Car la marchandise de contrefaçon peut se cacher sous des traits officiels. En Roumanie par exemple, des influenceurs – de confiance – avaient fait la promotion de médicaments falsifiés et illégaux. “Les responsables des opérations de contrefaçon utilisent des structures légales à chaque étape et choisissent des juridictions où les services répressifs de l’UE ont du mal à agir et où les sanctions sont légères. Dans de nombreux cas, les produits de contrefaçon sont produits en dehors de l’UE, puis finalisés sur des sites en Europe avec de nouvelles étiquettes, de faux logos et de nouveaux emballages”, peut-on lire. Les techniques deviennent aussi de plus en plus sophistiquées.

Mais de l’autre côté, les deux acteurs savent aussi qu’il y a des consommateurs moins candides, qui cherchent délibérément à acheter ces produits contrefaits, parce qu’ils sont moins chers. C’est aussi à eux qu’ils s’adressent, pour leur montrer les implications plus larges de leur recherche d’un produit bon marché. Et qui ont peut-être lieu à leur insu. Ils leur rappellent que c’est grâce à leur demande que ces réseaux criminels continuent d’exister. Les consommateurs contribuent ainsi à “toute une série d’autres infractions graves, notamment la cybercriminalité, le blanchiment d’argent et même la criminalité environnementale” et “sapent les entreprises légitimes”. Ce qui a “une incidence sur le bien-être de notre société.”

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