Êtes-vous prêt à transmettre votre entreprise? Wallonie Entreprendre lance le Transmiscore
Ce jeudi, Wallonie Entreprendre (WE) lance le Transmiscore, un outil en ligne pour mesurer votre degré de préparation en vue de transmettre votre entreprise. Un test gratuit et rapide qui peut laisser place à un suivi personnalisé.
Avec le vieillissement de la population, le nombre de départs à la retraite se multiplie. Et cela concerne également les chefs d’entreprise. Pour eux se pose la question de la transmission, que ce soit dans le cadre d’une succession familiale ou d’une cession. En 2018, une étude de l’Iweps montrait que deux tiers des dirigeants d’entreprise avaient plus de 50 ans en Wallonie. “Or, 64% d’entre eux n’avaient pas du tout réfléchi à la transmission et n’avaient aucune idée de leur repreneur”, explique Stéphanie Hannecart, manager au sein du pôle Cession & Acquisition de Wallonie Entreprendre. L’enjeu est considérable : à l’horizon 2020-2025, l’étude de l’Iweps évaluait à 100.000 emplois le nombre total d’ETP potentiellement concernés par la transmission d’entreprises pour cause d’âge des dirigeants. Pour éviter le piège d’une transmission dans l’urgence, WE propose un nouvel outil: le Transmiscore.
Ce dernier doit permettre de mesurer la maturité d’un chef d’entreprise lorsqu’il songe à céder son activité. “Dans quel état est mon entreprise ? Qu’est-ce que je dois faire ? À quoi dois-je être sensibilisé ? Est-ce que je dois prévoir une période de transition ? Le Transmiscore doit aider l’entrepreneur à répondre à ces questions. Il l’aide aussi à se mettre à la place de l’acquéreur pour disposer des informations dont il aurait besoin”, résume Éric Poncin, membre du comité de direction étendu de WE.
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Transmiscore, un test en ligne
Ce nouvel outil, lancé ce jeudi, est en fait un test en ligne qui regroupe une trentaine de questions. Il se réalise en quelques minutes, de manière totalement gratuite et confidentielle. Il en résulte un score général qui indique, en pourcentage, si vous êtes prêt ou non à céder ou vendre votre entreprise.
Plus en détail, l’outil vous donnera également un avis – vert, orange ou rouge – et un score sur cinq thématiques en particulier : votre état d’esprit, votre capacité de gestion, la dépendance de votre entreprise, l’avenir de votre entreprise et enfin, les points d’attention.
Ces scores et ces avis vous permettront de savoir ce que vous devez encore mettre en œuvre pour transmettre votre entreprise en toute sérénité. “Il s’agit d’une première radiographie. Un commentaire général qui poussera le dirigeant d’entreprise à réfléchir”, précise Éric Poncin.
Pour aller plus loin, vous pourrez vous tourner vers Wallonie Entreprendre pour des conseils plus personnalisés. L’organisme wallon pourra aussi vous mettre en relation avec les 150 acteurs locaux, privés et agréés, qui facilitent la transmission d’entreprise. Ce service-là sera payant, mais il est possible d’obtenir des chèques-transmission pour les premiers contacts.
TPE et PME
À qui s’adresse le Transmiscore exactement ? “Il est clair que Coca-Cola ne va pas utiliser notre outil pour céder sa division belge, plaisante Éric Poncin. Il est plutôt destiné aux indépendants, aux TPE et aux PME.”
En 2023, l’organisme wallon, via ses partenaires, a accompagné 428 transmissions. C’est un chiffre en progression qui a permis de pérenniser plus de 6.000 emplois en Wallonie. “On n’a pas encore consolidé les chiffres de 2024, mais sur les cinq derniers mois, on a déjà vu plus de 200 personnes”, précise le directeur. On peut donc s’attendre à un nouveau solide bilan.
Sur les 428 dossiers, 43% concernaient une transaction inférieure à un million d’euros. Le principal motif de transmission est le départ à la pension qui représente, lui aussi, 43% des dossiers. Parmi les acquéreurs, 48% sont des acquéreurs stratégiques : “On parle de sociétés en croissance qui, à travers des acquisitions, se permettent de grandir.”
Se préparer face à l’acheteur
Le Transmiscore ne s’est évidemment pas fait au doigt mouillé. Il émane des retours sur le terrain. En 2023, la business unit Cession & Acquisition a, par exemple, noué plus de 600 contacts avec des entrepreneurs cédants et plus de 500 avec des acquéreurs. “Ce qu’il en est ressorti, explique le directeur, c’est que l’état d’esprit du cédant est primordial dans une transmission. On peut aussi citer les barrières à l’entrée ou encore la qualité des informations financières.”
Connaître ces informations est non seulement utile pour mesurer son degré de préparation, mais également pour déterminer la valeur de son entreprise. Et ainsi se placer en position de force par rapport à l’acheteur : “Pour les PME qui ne disposent pas des ressources pour se faire accompagner par de gros cabinets de conseil, notre outil est particulièrement pratique. Avec ce test, le vendeur peut déjà se préparer à toute une série de questions. Et cela l’aide à gagner la confiance de l’acheteur”, complète Éric Poncin.
En tout cas, certains chiffres plaident en faveur de la démarche de WE : “Parmi les transmissions qui sont passées par les services de Wallonie Entreprendre, le taux de survie des entreprises est de 90% dans les cinq ans”, met en avant Stéphanie Hannecart. Pour la création d’entreprises, ce taux de survie n’est que de 64%.
En tout cas, WE planche déjà sur un autre Transmiscore, du point de vue de l’acheteur, cette fois. “Sans doute pour l’année prochaine, mais une chose à la fois”, sourit Éric Poncin.
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