Eric Domb (Pairi Daiza) “Ma vraie richesse n’est pas la valeur de mes actions”

© PHOTO VINCENT LAGRANGE

Au sortir de la crise sanitaire, Pairi Daiza investit massivement dans la concrétisation des grands rêves de son fondateur. Pour qui tout n’est pas toujours un long fleuve tranquille et qui sait à l’occasion taper du poing sur la table.

La crise sanitaire est loin d’être la première catastrophe à laquelle Eric Domb est confronté depuis la création, il y a 28 ans, d’un parc qui s’appelait à l’époque Paradisio. Peu après l’ouverture, la perte d’un procès qui l’oppose à son traiteur est à deux doigts de provoquer sa faillite. Plus tard, c’est la volière, non encore assurée, qui s’effondre sous le poids d’un arbre déraciné. Et ne parlons pas du “naufrage”, une semaine après son ouverture, d’un navire fait maison, jusque-là le plus gros investissement de la société. Mais ces expériences difficiles ont été d’un grand secours à Pairi Daiza lors des longs mois de confinement. “Il faut avoir encaissé beaucoup de coups pour pouvoir ensuite rester serein devant l’adversité”, commente Eric Domb.

Pour moi, le frein au développement économique de la Wallonie est psychologique et culturel. Ici, on n’aime pas assez ce qui est grand.

Le Covid-19 a fait perdre 5,7 millions d’euros au parc en 2020. Dès 2021, les chiffres repassaient dans le vert. Pairi Daiza a en effet accueilli près de 1,9 million de visiteurs, soit bien plus que prévu, compte tenu des circonstances.

“Ecoles et entreprises se sont pourtant faites rares. Cela prouve la confiance que nous témoignent les visiteurs individuels, qui nous assurent un soutien important en cas de problème”, se réjouit Eric Domb, qui avait également beaucoup apprécié l’engagement de ses banquiers à ne le laisser tomber en aucun cas.

Aujourd’hui âgé de 61 ans, le concepteur et fondateur de Pairi Daiza continue à réaliser ses rêves. Il sait que rien ne sera jamais un long fleuve tranquille. “La meilleure manière d’accepter les difficultés est de ne pas avoir le choix”, lance-t-il.

TRENDS-TENDANCES. En 2020, en plein confinement, vous vous en êtes pris durement à Frank Vandenbroucke, le ministre de la Santé, dont vous avez comparé l’approche à celle d’un dictateur romain.

ERIC DOMB. Car tel est le cas. Nous nous étions préparés à la réouverture. C’est juste avant Halloween, la plus grande fête annuelle pour le parc, que nous avons appris que nous ne serions pas concernés. Ce qui m’a choqué est cette contradiction, cette incohérence, entre l’ouverture des piscines et l’autorisation des promenades en plein air, dans des bois et l’interdiction de venir se balader dans un parc animalier de près de 80 hectares.

J’aurais beaucoup aimé recevoir une explication rationnelle. Dans une démocratie, c’est essentiel. Lorsque quelqu’un restreint à ce point cette liberté fondamentale qu’est le droit au travail, alors que nous dépensons 100.000 euros par jour pour faire vivre nos animaux et nos plantes, je ne peux qu’être en colère.

Vous continuez à investir dans de nouveaux thèmes. Pour quelle raison?

Certains disent que je n’ai pas le choix, ce qui est totalement faux. Nous avions atteint l’équilibre dès avant 1999 et l’entrée en Bourse. Si nous nous étions contentés d’une serre aux oiseaux, nous aurions sans problème pu vivre avec 350.000 à 400.000 visiteurs par an. Si nous avons créé ces univers, c’est pour une raison très simple: j’en avais envie. Je voulais concevoir un jardin extraordinaire qui rassemblerait toutes les splendeurs de la planète.

Vous ajoutez donc quatre mondes aux huit thèmes, consacrés à la faune et à la flore, d’ores et déjà existants.

Nous installerons effectivement un jardin japonais, une steppe et une oasis bleue, mais le principal projet est celui du Sanctuary, une gigantesque serre de 4 hectares qui reproduira le climat tropical de l’Amazonie et dans laquelle nous investissons 110 à 120 millions d’euros. Sanctuary comportera une zone océanique, une zone forestière et une zone désertique. Concentrer tout cela dans un seul espace, et y maintenir une température constante, est une véritable gageure. Sanctuary devrait être prêt pour le début de 2024.

Songez-vous à d’autres thèmes encore?

Il ne faut jamais dire jamais, mais non, il n’y aura pas d’autre monde. Ces douze-là représentent les lieux que j’ai le plus aimés durant mes nombreux voyages. Et puis, honnêtement, je n’ai plus très envie de poursuivre ma quête. Un autre projet, beaucoup plus ambitieux, m’habite. Nous avons fait de Pairi Daiza une sorte d’écrin à l’intérieur duquel quelque chose de plus précieux encore peut se développer. Le parc doit être un lieu de communion avec la nature, et tout particulièrement avec les animaux. C’est un point sur lequel je veux désormais mettre l’accent. Je regretterais d’avoir consacré ma vie à la création d’un cadre certes enchanteur mais où l’essentiel manquerait. Je ne suis pas immortel. Je ne sais pas combien de temps je pourrai demeurer lucide et efficace, c’est pourquoi je suis pressé. Je veux avoir l’énergie nécessaire pour améliorer le sort des animaux.

Vous tablez sur 3 millions de visiteurs par an. Est-ce le maximum?

Ça tournera autour de ce chiffre. Mais la question est plutôt de savoir de combien de visiteurs nous avons besoin pour rembourser nos investissements. Notre but n’est pas d’attirer 10 millions de clients: la fréquentation doit rester agréable pour tout le monde, tout en nous permettant de financer les projets. C’est cet équilibre que nous recherchons.

Quel sera finalement le nombre de chambres?

Nous allons certainement multiplier notre capacité hôtelière actuelle par trois ou quatre, ce qui signifie que nous pourrons offrir 400 à 500 lits. Nous pourrions faire beaucoup plus : d’autres grands parcs disposent de capacités beaucoup plus grandes par rapport au nombre de visiteurs. Mais comme nous voulons que les résidents puissent loger à proximité des animaux, nous n’irons pas plus loin, sans quoi nous ne pourrions leur offrir cette expérience immersive. Rien ne dit évidemment que je ne changerai pas d’avis et que je ne construirai pas un jour des hôtels plus classiques à proximité du parc.

Où en est votre demande d’organisation d’un arrêt TGV à proximité de Pairi Daiza?

Nulle part. La balle n’est pas dans notre camp. Je ne peux pas contraindre la SNCB. Pairi Daiza est la principale attraction touristique de Belgique, et a même été, à une certaine époque, le plus gros investisseur de Wallonie. Le Hainaut est la seule province que le TGV traverse sans s’y arrêter: c’est fou, hallucinant, même! C’est pourtant un sujet à propos duquel les Wallons et les Flamands de bonne volonté devraient pouvoir s’entendre.

Je souris sur le sujet car nous avons là un exemple parfait du bruit qui peut vivre en partie sur les réseaux sociaux. Dès que quelque chose dérange ne serait- ce qu’une poignée d’individus, on se fait publiquement lyncher. Il est déjà arrivé qu’une personne qui ne représentait qu’elle-même, mais qui fait un tapage de tous les diables sur les réseaux sociaux, soit vent debout contre la proposition d’arrêt du TGV, de crainte que Pairi Daiza ne grandisse encore. S’ensuit un véritable enjeu démocratique avec le risque que les élus se fassent influencer par un très petit nombre de personnes,

Peut-être cette région n’aime-t-elle pas la réussite?

C’est effectivement un problème collectif. Que l’entreprise se situe au nord ou au sud du pays, les règles en matière de fiscalité et de travail sont globalement identiques. Mais l’état d’esprit est différent. Je ne parle pas de l’administration: l’administration wallonne ne nous a jamais causé le moindre problème. Il est même plus facile d’entreprendre en Wallonie qu’en Flandre. Pour moi, le frein au développement économique de la Wallonie est psychologique et culturel. Ici, on n’aime pas assez ce qui est grand. Aussi longtemps que l’on reste petit, ça va. Dès qu’on parle de quelque chose d’un peu plus ambitieux, c’est fini. Soit dit en passant, les salaires des grands sportifs choquent beaucoup moins que ceux des entrepreneurs.

Les entrepreneurs sont-ils insuffisamment soutenus?

D’après moi, l’entrepreneur doit avant tout compter sur lui-même. Et prétendre que la classe politique nous aurait mis des bâtons dans les roues est faux. La politique n’est pas responsable de ce qui peut se dire sur les réseaux sociaux, ni du fait que n’importe qui puisse se prendre pour un journaliste.

Il règne à l’heure actuelle une culture d’indignation. Se présenter en héros sans avoir transpiré la moindre goutte est hyper-facile. Les médias ont peut-être aussi une part de responsabilité dans ce phénomène car ils manquent parfois de retenue. Ainsi avons-nous eu dans la commune un individu qui a exploité le système des interpellations pour exiger que Pairi Daiza libère tous les animaux dans la nature. Imaginez-vous la catastrophe, pour des animaux nés dans des zoos et qui ont toujours côtoyé des humains! Nombre de ces espèces seraient menacées d’extinction ou liquidées si elles étaient remises dans leur milieu naturel. On oublie souvent qu’énormément d’animaux crèvent en liberté. Auparavant, cette idée de les relâcher aurait été débattue sur un coin de comptoir ; aujourd’hui, elle s’étale dans les médias. Il faut pouvoir résister à cette culture de l’émotion, extrêmement destructrice pour les animaux. Ce n’est pas la première fois, tant s’en faut, que vous êtes visé par la critique. Après toutes ces années, est-elle plus facile ou, au contraire, plus difficile, à encaisser?

La meilleure manière d’accepter les difficultés est de ne pas avoir le choix.

Je ne suis pas contre la critique car elle est la meilleure manière d’apprendre. Ceci dit, un peu de respect n’a jamais fait de mal à personne. Je suis loin d’être parfait, j’ai plein de défauts, et il y aura toujours des choses qui auraient pu être mieux faites. Je ne mourrai certes pas d’avoir été si souvent traité de mégalomane sur les réseaux sociaux. En revanche, cette espèce de jalousie, ce manque de reconnaissance à l’égard des entrepreneurs qui se donnent les moyens de réaliser leurs ambitions et leurs rêves, est extrêmement triste et douloureux. On a l’impression que c’est une tare, que rêver en grand revient forcément à faire preuve de mégalomanie. C’est comme s’il fallait s’excuser dès qu’on a des visées un peu hors du commun. En réalité, exiger cela revient à faire l’éloge de la médiocrité.

Eric Domb (Pairi Daiza)
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Pourtant, je suis privilégié: tant les Wallons que les Flamands et les Bruxellois aiment le parc. Je connais aussi suffisamment mes défauts et mes insuffisances et ne vois aucune raison de me mettre en avant. Mais j’insiste sur ce point: il existe selon moi une sorte d’hostilité à l’égard de tous ceux qui prennent un peu de place dans le paysage, un préjugé à l’égard de la croissance. Ce qui est extrêmement préjudiciable à la Wallonie. Il est dans l’intérêt de tous que des gens comme moi arrivent avec leurs idées et leur fantaisie, car ils sont aussi de grands créateurs d’emplois.

D’autant qu’ici, on a une nette tendance à associer les termes “croissance” et “destruction de l’environnement”. Or, pour pouvoir rendre une activité plus écologique, il faut commencer par en avoir les moyens. C’est ainsi que nous nous sommes engagés à ne plus utiliser que des énergies renouvelables d’ici 10 ans. Lorsque nous en étions à 400.000 visiteurs par an, l’idée n’était pas envisageable. Les fonds que je peux mettre à la disposition de l’environnement étant désormais beaucoup plus importants, je peux initier un mouvement qui aura de véritables retombées sur la manière dont les animaux sont traités. Malheureusement, un tel discours est trop souvent qualifié de promotionnel.

C’est la troisième fois d’affilée que Pairi Daiza est élu meilleur zoo d’Europe. Cela attire-t-il les candidats à l’achat?

Je ne vois pas pourquoi j’envisagerais de vendre. Imaginons que je prenne une telle décision dans deux ans, lorsque la crise sanitaire sera loin derrière et que Sanctuary sera ouvert: ce sera certes peut-être le bon moment, parce que la lassitude n’aura pas encore eu le temps de s’installer. Ça me rapportera beaucoup d’argent. Et après? J’appartiens à ce parc. Je ne sais rien faire d’autre. Cet endroit me rend heureux. Je n’ai pas non plus envie de travailler pour un nouvel actionnaire, qui me payerait certes très bien mais qui m’empêcherait de faire ce que je veux. En outre, si je vends, je deviendrais la proie des conseillers financiers, qui me recommanderont d’investir dans ceci ou cela: je devrais m’intéresser à l’immobilier, ou à des entreprises que je ne connais pas et pour lesquelles je n’ai pas de sympathies particulières. Je deviendrais totalement inutile. J’ai la faiblesse de croire que j’ai encore une certaine légitimité. Je suis un peu comme un prêtre, un rabbin ou un imam, même si mes idées à moi ne sont pas toujours bonnes ( il rit). De toute façon, ma vraie richesse n’est pas la valeur de mes actions, mais la possibilité que j’ai de voir cet endroit devenir plus beau d’année en année. Je n’ai donc toujours pas atteint ma zone de confort.

J’appartiens à ce parc. Je ne sais rien faire d’autre. Cet endroit me rend heureux.

Vous avez un jour avoué à “Trends-Tendances” que vos projets étaient de nature à vous ruiner. Ce n’est apparemment plus le cas aujourd’hui. La sérénité planerait-elle désormais au-dessus du parc et de son patron?

Cette inquiétude demeure, et c’est une bonne chose, parce qu’elle évite de tomber dans l’arrogance. Pour moi, le succès est par définition temporaire. Il y aura toujours des questions sans réponse. Prenez l’explosion des prix de l’énergie: j’ignore totalement dans quelle mesure elle va peser sur le budget des ménages et donc, sur la fréquentation du parc. Un projet comme le Sanctuaire ne peut jamais être envisagé avec une totale sérénité, car les investissements font s’envoler la dette. Je ne suis pas stressé, mais préoccupé. Mais c’est cette inquiétude précisément qui me pousse à réaliser tous mes projets aussi rapidement que possible. Il m’est déjà arrivé plusieurs fois d’avoir très peur en avion et de me dire que je n’avais pas fini tout ce que je voulais accomplir.

Vous considérez le parc comme votre enfant, mais vous avez aussi trois enfants par ailleurs. Alexandre, votre fils aîné, qui travaille pour KBC, vous succédera-t-il?

Je ne pense pas. Ce n’est d’ailleurs pas ce que je souhaite pour lui. Des centaines de personnes travaillent ici: chaque décision peut avoir de terribles conséquences sur leur avenir. Pour moi, être “fils ou fille de” n’autorise pas automatiquement à diriger une entreprise, si tant est qu’on en soit capable. Diriger Pairi Daiza exige en outre un profil particulier. Il faut bien s’y connaître en finance, mais aussi être passionné par la thématique du parc, en d’autres termes aimer les fleurs, les arbres et les animaux. Alexandre est un enfant fantastique, beaucoup plus intelligent que moi, mais il ne nourrit pas envers le parc la même passion que moi. Du reste, je ne pense pas qu’il ait très envie de reprendre le flambeau.

Vous n’avez donc pas encore de successeur désigné?

Non, et pour être honnête, je ne cherche pas. Parce que j’espère, et pense, avoir 10 ans encore devant moi pour achever les mondes, et surtout pour entamer mon principal projet, celui qui consistera à mobiliser les énergies pour lutter contre la souffrance des animaux de cette terre.

N’avez-vous aucun regret?

Je ne suis pas un homme de regrets, parce que je crois en la vertu de l’échec. J’ai fait des bêtises, mais on peut apprendre de ses erreurs et s’améliorer. Un de mes plus grands faux pas a été la création d’une fondation, en 1995. Elle n’a rien donné à l’époque mais elle m’a permis de comprendre qu’il fallait davantage d’argent pour pouvoir aider les associations qui oeuvrent à la conservation des espèces. Ce que nous faisons aujourd’hui avec la Pairi Daiza Foundation. Cela m’a incité à construire cet immense jardin, destiné à me donner les moyens de provoquer un effet boule de neige. Donc non, je ne regrette rien. J’ai appris de mes succès mais aussi de mes échecs.

Eric Domb (Pairi Daiza)
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Ma vraie richesse n’est pas la valeur de mes actions, mais la possibilité que j’ai de voir cet endroit devenir plus beau d’année en année.

Marc Coucke, qui possède 30% de Pairi Daiza, siège au conseil d’administration. Vous laisse-t-il les coudées franches?

Sur le plan stratégique, nous sommes totalement en phase. Nous nous entendons bien, parce qu’il ose tout remettre en cause, sauf le projet Pairi Daiza lui-même et ma manière de le diriger. Il a parfaitement compris qu’il s’agissait d’une entreprise éminemment personnelle, dotée d’une dimension artistique et esthétique très forte. Il ne s’agit pas d’une usine de médicaments, mais d’un jardin qui se veut aussi une oeuvre d’art. Quant à moi, j’aime la vision qu’il a des investissements et des risques. Lui aussi estime que Pairi Daiza est une entreprise non pas à vendre, mais à chérir, dans un contexte familial. Tout cela nous rapproche évidemment beaucoup. Marc comprend tout très vite et n’hésite pas à se remettre en question. Je me souviens de la première fois où je lui ai parlé de mon idée de construire un hôtel: il m’a répondu que cela pouvait être dangereux, que le projet ne serait peut-être jamais rentable. Et voyez ce qu’il a lui-même fait depuis! Je ne dis pas qu’il achète un hôtel tous les jours, mais quand même… ( il rit)

Voyagez-vous toujours autant? Non, et je trouve cela extrêmement frustrant. Cela me manque énormément. J’adore les voyages, j’adore rencontrer des gens. Je ne vous cache pas que si j’ai créé ce parc, c’est aussi, un peu, pour pouvoir financer mes voyages.”

Profil

1960: naissance à Uccle

– Master en droit (UCL) et en sciences commerciales (Ehsal)

– Travaille quatre ans comme avocat au barreau de Bruxelles, puis devient consultant chez Coopers & Lybrand

1989: ouvre un bureau de conseil aux PME

1992: achète les terres de l’abbaye de Cambron

1994: crée le Parc Paradisio

1999: fait entrer le Parc Paradisio en Bourse

2007: est élu Manager de l’Année

2006-2009: préside l’Union wallonne des entreprises

2010: rebaptise le parc en Pairi Daiza

2016: retire Pairi Daiza de la Bourse

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