EDF Luminus va investir 600 millions, surtout dans l’éolien
EDF Luminus, le deuxième producteur d’énergie du pays, va investir, dans les quatre prochaines années, 600 millions d’euros, principalement dans l’énergie éolienne, a annoncé jeudi le CEO de l’entreprise, Grégoire Dallemagne.
EDF Luminus avait déjà investi un montant record de 113 millions d’euros en 2014, dont une centaine de millions dans les énergies renouvelables. Dans les quatre prochaines années, 600 millions d’euros devraient encore être investis ” dans l’énergie éolienne et les services énergétiques”, selon l’homme d’affaires.
L’entreprise énergétique a installé à ce jour des éoliennes terrestres d’une capacité de 193 MW. EDF Luminus a l’intention de doubler cette capacité d’ici 2018, pour la porter à 400 MW, soit environ 20% de la capacité de production d’EDF Luminus. “Nous avons une enveloppe de quelques centaines de MW autorisés, de quoi avancer dans les prochaines années”, selon Grégoire Dallemagne. L’énergie éolienne terrestre est la moins chère de toutes les énergies renouvelables.
L’année passée, EDF Luminus a opéré dans un marché difficile, avec un prix très bas de l’électricité sur le marché de gros, des températures douces et l’indisponibilité de trois des quatre centrales nucléaires dans lesquelles EDF Luminus à des participations. Cette situation n’a pas été sans conséquences pour les chiffres de l’entreprise. Le chiffre d’affaires est ainsi passé de 3,74 milliards d’euros à 3,17 milliards d’euros, en dépit de 50.000 nouveaux clients. Par ailleurs, en raison des températures assez douces, les consommateurs ont moins utilisé de gaz, et EDF Luminus n’en a donc retiré que 10 millions d’euros, contre 37 millions l’année précédente.
Si EDF Luminus réalise des bénéfices grâce à ses activités de fournisseur, aux nouveaux services énergétiques (comme l’entretien et la réparation de chaudière), ainsi qu’à l’énergie éolienne et hydraulique, les activités énergétiques traditionnelles, via le nucléaire et les centrales de gaz, elles, sont déficitaires. “Ces activités sont fortement sous pression. Même si les centrales nucléaires dans lesquelles nous avons des participations tournaient, nous aurions des pertes”, souligne M. Dallemagne. Á cause d’un prix de l’électricité sur le marché de gros très bas, les taxes sont plus élevées que les marges brutes. EDF Luminus a dû payer une rente nucléaire de 26,4 millions d’euros l’année passée, ce que Grégoire Dallemagne qualifie de paradoxal.
Même les centrales à gaz ne dégagent pas de marges positives. Si elle tournent encore, c’est avant tout pour garantir la sécurité d’alimentation et l’équilibre du réseau. C’est pourquoi la centrale à turbine gaz-vapeur (TGV) de Gand, par exemple, a fonctionné 6.000 heures. Ces centrales nécessitent toutefois une maintenance régulière, ce qui sera bientôt le cas à Gand. “C’est un challenge et une inquiétude pour nous de pouvoir investir dans cette centrale avec les marges actuelles”, a enfin déclaré l’administrateur délégué en plaidant pour un système de rémunérations pour les propriétaires de centrales à gaz.