“Des décennies de problèmes structurels” : le CEO de Volkswagen revient sur la situation du constructeur automobile

Oliver Blume, CEO du groupe Volkswagen. (Photo by TOBIAS SCHWARZ/AFP via Getty Images)

Volkswagen est en crise et veut massivement réduire ses coûts. Mais comment le constructeur automobile en est-il arrivé là ?

Licenciements massifs et même fermetures d’usines sont au programme chez Volkswagen, en Allemagne. C’est une première dans l’histoire du groupe, créé en 1937 par des organisations liées au parti national-socialiste. Comment le fleuron de l’industrie allemande et un des plus importants constructeurs automobiles au monde en est arrivé là ?

Oliver Blume, CEO du groupe, est revenu sur les annonces faites lundi passé, ce dimanche dans Bild am Sonntag. VW avait ainsi annoncé la fermeture de trois usines en Allemagne, le licenciement de dizaines de milliers de postes. Ainsi que la réduction des activités dans les sept usines allemandes restantes et la baisse des salaires jusqu’à 18% (de nombreux bonus notamment vont passer à la trappe).

Dans les pages du journal, le CEO justifie ces mesures et souligne sa volonté de s’attaquer à la situation de surpoids et de surcapacité, “de manière conséquente”. Et pour cela, il faut “massivement réduire les coûts”. Il ajoute que l’objectif pour la réduction de coûts et de capacité est fixé, mais que le chemin pour y arriver peut être flexible.

“Décennies de problèmes structurels”

Mais comment le groupe de Wolfsbourg en est-il arrivé là ? “La faible demande du marché en Europe et la baisse significative des revenus en provenance de Chine mettent en lumière des décennies de problèmes structurels chez VW”, explique Blume. “Notre niveau de coûts de main-d’œuvre, par exemple, est souvent plus de deux fois supérieur (en Allemagne, NDLR) à la moyenne de nos sites européens. En comparaison avec la concurrence, il est également nécessaire d’agir au niveau de nos coûts de développement et de distribution, ainsi que dans d’autres domaines de coûts.”

Gunnar Kilian, directeur des ressources humaines au sein du groupe, ajoute : “Le marché automobile européen stagne. La demande de voitures électriques, en particulier en Allemagne, est beaucoup trop faible. Les surcapacités dans nos usines en sont la conséquence.”

A côté de la demande de voitures électriques en baisse, quels sont d’autres problèmes structurels ? Il y a notamment eu le scandale du Dieselgate, qui a déjà coûté 32 milliards d’euros à VW. Il y a aussi eu des décisions puis des retours en arrière, sous l’ancien CEO Herbert Diess, en ce qui concerne la plateforme (base commune qui doit servir à produire plusieurs modèles). Qui fait que tous les modèles sont arrivés en retard sur le marché ces dix dernières années. Avec des défauts en plus, retrace Bild.

Ce même Diess a d’ailleurs aussi insisté à développer une infrastructure informatique propre à VW. Au lieu de se baser sur un sous-traitant ou de racheter une entreprise dédiée à cela. 10.000 experts en IT ont donc été recrutés, mais l’infrastructure serait bancale et pas compétitive.

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