Depuis ce matin, plusieurs centaines d’activistes s’en prennent aux deux entreprises, “complices” de traiter avec l’État d’Israël. Entrées bloquées, façade et matériel dégradés, la situation est tendue et nécessite l’intervention de la police. Le ministre de la Défense, Theo Francken (N-VA), a vivement réagi.
Il y a d’abord l’entreprise de défense OIP Land Systems, prise d’assaut cette nuit par les activistes, à Tournai. 150 militants ont pénétré dans les hangars pour repeindre du matériel militaire, dont des tanks. OIP est détenue par l’entreprise israélienne Elbit et est spécialisée dans la maintenance, la réparation et la modernisation de véhicules militaires.
“Elbit est le bras industriel du génocide en Palestine. Que cette entreprise ait des implantations en Belgique et y réalise des bénéfices est inacceptable“, a déclaré l’un des activistes à l’agence Belga.
C’est le collectif Stop Arming Israel qui a revendiqué l’action. Il “exige l’arrêt de la production de matériel militaire et son transit vers Israël depuis la Belgique“, comme le prévoit l’embargo militaire visant Israël depuis 2009, mais qui n’est pas appliqué. Le groupe appelle également à des sanctions contre l’État israélien.

Syensqo
Ce même collectif s’est aussi déployé un peu avant huit heures sur le site de Syensqo, à Bruxelles. L’entreprise, spin-off du groupe Solvay, est accusée de fournir des composants pour les drones israéliens. “Syensqo fournit en toute connaissance de cause un élément clé d’une arme connue pour son utilisation dans des crimes de guerre israéliens. Syensqo ne peut nier sa complicité dans le génocide en cours“, a expliqué Stop Arming Israel à Belga.
Le groupe se défend, insistant sur le fait que ses composites thermoplastiques servent au secteur aéronautique, tant civile que militaire, et qu’il ne s’agit en aucun cas de la production d’armes.
Réactions politiques
Le ministre de la Défense, Theo Francken, a vivement réagi sur X, dénonçant “l’attaque” d’une “d’une milice d’extrême gauche” contre l’entreprise tournaisienne, alors qu’elle “aide l’Ukraine dans sa lutte contre l’agresseur russe avec toutes sortes d’équipements militaires”.
“S’il s’agissait d’une milice d’extrême droite, le pays serait sens dessus dessous. Avec la gauche, tout est permis“, a-t-il ajouté.
Vers 10h30, les forces de l’ordre ont entamé leur intervention, mobilisant notamment des chiens, un hélicoptère et une autopompe pour interrompre l’action en cours. Les manifestants, solidement fixés aux points d’accès, ont été détachés les uns après les autres aux alentours de midi, puis escortés jusqu’à un fourgon de police.