De nouvelles mauvaises nouvelles pour bpost

Des distributeurs bpost bientôt installés dans 70 gares supplémentaires © belga
Robert Van Apeldoorn
Robert Van Apeldoorn Journaliste Trends-Tendances

Le groupe postal belge s’enfonce dans la crise des appels d’offres de services rendus à l’Etat. Il annonce supprimer ses prévisions de résultats pour 2023, craignant que d’autres irrégularités sur des contrats de services d’intérêts publics, financés par le fédéral.

La crise qui a valu le départ d’un CEO, Dirk Tirez, en décembre dernier, continue à bpost. L’entreprise contrôlée par l’Etat fédéral retire sa prévision de résultat pour 2023, « suite aux résultats préliminaires de l’examen de conformité des services rendus à l’Etat belge », indique le communiqué publié à 23h05 ce lundi 24 avril.

Nouvelles irrégularités ?

En d’autres termes, le groupe redoute les conséquences de nouvelles irrégularités. Il craint un impact « de l’ordre de 25 à 50 millions d’ euros » sur l’EBIT pour l’ensemble de 2023, et attend « une analyse juridique et financière plus approfondie ». Le rapport annuel de 2022 annonçait une prévision de résultats EBIT entre 240 et 260 millions d’euros.

C’est la suite d’une crise qui s’est ouverte avec les irrégularités relevées sur l’attribution à bpost de la concession de distribution de journaux. Il s’agit d’un marché public, car l’activité est subsidiée par l’Etat fédéral, et portait sur la période 2023-2027. Un audit interne a révélé que bpost en aurait fait trop pour décrocher la concession face à la concurrence, débouchant sur un soupçon d’entente pour éviter la concurrence, en accord avec des groupes de presse (DGP et Mediahuis) et un concurrent potentiel, qui s’était retiré, pour assurer que bpost emporterait le contrat.

L’Autorité belge de la concurrence (ABC) avait ouvert une enquête à ce sujet. Ces opérations visaient à préserver l’emploi à bpost, au risque d’enfreindre les règles régissant les marchés publics. Le communiqué indique que d’autres irrégularités pourraient concerner d’autres services fournis à l’Etat belge, et « pourraient ne pas être acceptables en vertu de la législation applicable » indique le communiqué.

L’exécution du contrat de gestion en cause ?

La majeure partie des opérations de bpost relève de marchés concurrentiels (envois de lettres, de colis …), mais le groupe perçoit des subsides à hauteur de 127,7 millions pour 2023 (hors inflation), pour des services d’intérêt économique général (SIEG), dans le cadre d’un contrat de gestion signé avec l’Etat fédéral. Il preste des services pour les pouvoirs publics, notamment la distribution des pensions, des plaques d’immatriculation ou la gestion des amendes routières, qui font l’objet d’une compensation financière qui doit respecter les règles européennes limitant les aides publiques.

Le chiffre d’affaires en 2022 dépassait les 4,3 milliards d’euros, mais une bonne partie de ces revenus est générée hors des frontières. Les activités visées (et financées) par le contrat de gestion se situent en Belgique.

Précisions prévues le 4 mai

Aucune précision n’a été donnée sur les contrats qui pourraient connaître des irrégularités de conformité. « Des informations seront fournies à la publication des résultats du premier trimestre 2023 le 4 mai » nous indique Laura Cerrada Crespo, porte-parole du bpostgroup.

Le groupe est dirigé, ad interim, par Philippe Dartienne, CFO groupe, arrivé récemment du groupe Suez (Water Technologies & Solutions), où il occupait la même fonction jusqu’en juin 2022. 

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content