Coupe du Monde Féminine : des primes historiques, des sponsors ravis, des audiences à conquérir

Steph Catley (Australie) célèbre le premier but de son équipe lors du match du Groupe B de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, entre l'Australie et l'Irlande au Stadium Australia le 20 juillet 2023 à Sydney. (Photo par Cameron Spencer/Getty Images)

À partir de ce jeudi 20 juillet et durant un mois, l’Australie et la Nouvelle-Zélande accueillent le 9e Mondial féminin de football. Une compétition qui promet d’être historique, notamment en termes de primes accordées aux joueuses. Vers un changement de paradigme?

Les joueuses de la Nouvelle-Zélande et de la Norvège ont donné le coup d’envoi de la 9e Coupe du monde ce jeudi à Auckland. La compétition se déroulera du 20 juillet au 20 août sous le label officiel FIFA. La première édition féminine remonte à 1991. Plus encore cette année, l’événement se place dans le cadre du combat pour l’égalité de traitement entre les hommes et les femmes dans le milieu du foot et du sport en général.

Hélas, cette édition se déroulera sans les joueuses belges. Les Red Flames n’ont pas franchi l’écueil des barrages à l’automne dernier face au Portugal.

Des primes historiques pour les joueuses

La FIFA a annoncé une décision historique en ce qui concerne le montant des primes attribuées aux joueuses professionnelles. L’instance mondiale du football a en effet triplé la dotation globale du tournoi par rapport à l’édition 2019 en France, avec 152 millions de dollars (141,8 millions d’euros) distribués au total, soit dix fois plus que pour le Mondial 2015 au Canada.

La nouveauté réside dans le fait qu’une partie de cette enveloppe sera réservée à la rétribution directe de chaque joueuse, plutôt que de laisser les fédérations participantes utiliser la dotation comme elles l’entendent. La FIFA estime que chacune des 32 nations participantes recevra directement au moins 1,56 million de dollars (1,46 million d’euros). Le but est de pallier les salaires parfois ridicules que les participantes de certaines nations touchent dans leur propre club.

L’équipe australienne.

Jusqu’à 270.000 euros en finale

Dans les chiffres, chaque joueuse participante au mondial féminin – 736 au total –  est assurée de toucher 26.700 euros pour sa présence en phase de groupes. Elle pourra recevoir jusqu’à 240.220 euros pour une victoire en finale. Cette décision est un premier pas encourageant vers plus d’égalité de traitement entre joueurs et joueuses professionnelles. Elle fait suite à une demande très appuyée de la FIFPro et de 150 joueuses ayant adressé une lettre ouverte à la FIFA pour demander des « conditions égales ».

Il subsiste cependant encore de grandes disparités dans le milieu. En effet, l’enveloppe de la FIFA pour le Mondial qatari était de 440 millions de dollars, soit trois fois plus que pour les filles, rapporte So Foot. L’écart est encore plus grand lorsque l’on compare les sommes attribuées aux vainqueurs. « La FIFA n’offrira aux femmes qu’un quart de la récompense accordée aux hommes pour le même exploit », pointe du doigt la sélection australienne dans une vidéo publiée sur ses réseaux sociaux ce lundi.

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Des audiences moins favorables qu’en 2019

La FIFA se targue d’un record d’affluence avec 1,375 million de billets déjà vendus. Le duel entre l’Australie et l’Irlande au Stadium Australia de Sydney ce jeudi affichait complet avec 80.000 spectateurs.

Cependant, quelques doutes subsistent quant au remplissage des stades néo-zélandais, dont les habitants sont moins inspirés par le ballon rond que par le rugby. Seulement 320.000 billets ont été vendus dans le pays, moins d’un quart donc, rapporte l’AFP.

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Ce tournoi dans l’hémisphère sud entre juillet et août pose également la question des audiences télévisées dans les pays majeurs du football qui devront parfois se lever tôt pour suivre les matches en raison du décalage horaire. Les audiences risquent donc d’être moins favorables que pour l’édition 2019 qui s’était déroulée en France.

La FIFA a d’ailleurs évité de peu un fiasco audiovisuel en signant à la dernière minute des accords de diffusion en Europe et au Japon. Aucune diffusion ne sera toutefois possible dans certains pays, faute d’accord au niveau des droits TV.

Un écran affiche les 75 784 spectateurs lors du match du Groupe B de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, entre l’Australie et l’Irlande au Stadium Australia le 20 juillet 2023 à Sydney, Australie. (Photo par Brendon Thorne/Getty Images)

Des joueuses vedettes au grand potentiel marketing

Niveau sponsor, Ashley Reade, patron de Nike Pacific, a déclaré que le potentiel marketing de l’équipe féminine australienne, les 23 Matildas, est désormais plus important que celui de l’équipe masculine, rapporte le média Financial Review.

Cela est dû en grande partie au pouvoir de la vedette Sam Kerr, la capitaine australienne et attaquante de Chelsea, qui, selon Reade, est « sans doute l’une des plus grandes athlètes du monde ». Nike, l’un des principaux sponsors des deux équipes se targue aussi que l’équipe féminine australienne a vendu plus de maillots officiels avant le Mondial féminin que l’équipe masculine pendant et depuis le Mondial de l’année dernière au Qatar.

Je ressens une réelle opportunité de faire sauter le couvercle en termes d’impact médiatique et marketing, sur l’économie globale autour de ce sport“, prédit de son côté l’Américaine Megan Rapinoe, symbole planétaire d’un football féminin engagé et militant, citée par l’AFP.

Le contre-pied publicitaire d’Orange devient viral : un “twist” qui renverse les “stéréotypes de genre”

Une vidéo diffusée par Orange (visible ci-dessous), partenaire des Bleues, les joueuses de l’équipe de France, a cumulé plus 100 millions de vues sur les réseaux sociaux, grâce à un contre-pied visuel.

Une compilation des meilleurs actions d’Antoine Griezmann, Kylian Mbappé et Olivier Giroud… qui s’avère être en réalité des prouesses de Sakina Karchaoui, Eugénie Le Sommer ou Wendie Renard. L’effet visuel, par le biais d’un montage sophistiqué, est déroutant.

“Il paraît que le plus beau sport est le sport au masculin (…) Et si nous changions d’optique ?”, avait lancé Christel Heydemann, directrice générale d’Orange, lors de la publication du spot publicitaire il y a deux semaines.

Confronter nos préjugés

Réalisée par l’agence Marcel, la vidéo d’une durée de presque 2 minutes a depuis été très commentée à l’étranger, aussi bien sur les réseaux sociaux que dans la presse. “C’est bon!“, a tweeté en français dans le texte l’ancien capitaine de football anglais Gary Lineker, tandis que le magazine américain Time ou le quotidien australien The Sydney Morning Herald y ont consacré un article, saluant un “twist” qui renverse les “stéréotypes de genre”.

“On peut les remercier parce que c’est ce genre de choses qui font aussi avancer le football féminin. On est très contentes de voir ce genre de vidéos sur les réseaux sociaux”, a déclaré la joueuse de l’équipe de France Elisa De Almeida, en conférence de presse.

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