Commerces locaux en Wallonie: la fin du dispositif “Objectif Proximité”

Pierre-Yves Jeholet (MR), ministre wallon de l'Economie.

La Wallonie va mettre fin au dispositif “Objectif Proximité”, a confirmé le ministre régional de l’Economie, Pierre-Yves Jeholet. Lancé en 2021, “Objectif Proximité” avait pour ambition de soutenir le développement ou le redéploiement du commerce local dans les villes et villages du sud du pays.

Le mécanisme permettait ainsi à des candidats-commerçants, sous certaines conditions, de bénéficier d’une prime d’aide à l’aménagement de leur commerce allant jusqu’à 7.500 euros. “La Déclaration de Politique Régionale se fait l’écho de la volonté de ce gouvernement de renforcer le soutien à l’ensemble de nos indépendants, en ce compris nos commerçants. Mais elle traduit aussi une volonté de mettre fin à une politique de l’autruche face à la situation des finances publiques de notre région. Il est essentiel d’utiliser l’argent des Wallonnes et des Wallons de façon responsable, de mieux cibler les aides régionales et, lorsque leur efficacité fait défaut, de les stopper”, a rappelé ce mardi le ministre Jeholet, en réponse aux interpellations des députés Sophie Fafchamps (Les Engagés) et Mourad Sahli (PS).

A toujours eu un caractère temporaire

Depuis sa création, Objectif Proximité  – “dont le caractère temporaire n’a jamais été un mystère” – a bénéficié à 167 commerçants, 134 d’entre eux ayant bénéficié de la prime destinée à combler les cellules vides. “Ça peut paraître beaucoup. Mais c’est en réalité très peu. A titre de comparaison, il y aurait, selon une étude de l’Université de Liège portant sur 2023, 4.224 cellules vides en Wallonie. A ce rythme-là, il faudrait donc près de 50 ans pour combler l’ensemble de ces cellules commerciales”, a ajouté Pierre-Yves Jeholet.  “Cette situation justifiait de mener une réflexion par rapport au maintien de ce dispositif, comme d’ailleurs pour l’ensemble des mesures du plan de relance. Le fait d’y mettre un terme ne veut évidemment pas dire que l’on ne travaillera plus sur la problématique des cellules vides ou sur la protection des centralités commerciales”, a-t-il poursuivi.

Moins de paperasse

“Pour la suite, ce que veulent les indépendants et les commerçants, c’est d’abord moins de paperasse. Il faut absolument clarifier et simplifier les démarches administratives ainsi que les outils mis en place pour les guider dans leurs démarches. Ce qu’ils veulent, c’est aussi une politique d’aménagement du territoire cohérente qui protège les centres-villes commerciaux et tienne compte des spécificités des zones rurales”, a encore pointé le ministre. Ce dernier souhaite enfin réformer la loi de 1951 sur les baux commerciaux. “Cette législation, désuète et rigide, freine les innovations, impacte l’offre et la demande, et amplifie ainsi le phénomène des cellules vides”, a-t-il conclu.

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