Comment les voitures partagées s’imposent de plus en plus dans le paysage urbain
Les sociétés Cambio, Zipcar et DriveNow ont terminé l’année 2018 avec le sourire. Leur nombre d’utilisateurs ne cesse de croître, séduits par la flexibilité du “carsharing” et l’alternative que le concept offre en termes de mobilité.
Leur succès est révélateur d’un certain changement des mentalités. Pour l’année 2018, les sociétés de voitures partagées affichent en effet des résultats enthousiasmants, signe que ce mode de consommation mobile est résolument dans l’air du temps. Leader du marché avec un peu plus de 35.000 utilisateurs, le précurseur Cambio, avec ses quelque 1.300 voitures, enregistre ainsi une augmentation de 12% des trajets effectués l’an dernier par rapport aux statistiques de 2017. Ses deux principaux concurrents, arrivés plus récemment sur le marché belge, ont également le sourire : Drive Now et Zipcar – qui comptent respectivement 310 et 250 véhicules dans leur parc automobile – affirment tous deux avoir doublé leur nombre de clients en 2018, le premier passant désormais à 30.000 utilisateurs (le second refuse de dévoiler ses chiffres).
Si l’engorgement des villes, le coût des voitures et la sensibilisation aux enjeux environnementaux expliquent en grande partie le succès croissant des sociétés de carsharing, le patron de Cambio Bruxelles pointe toutefois un élément singulier dans l’évolution du secteur automobile : ” Il y a également un autre facteur qu’il faut prendre en considération et qui est générationnel, explique Frédéric Van Malleghem. Les personnes nées après 1990 ne ressentent plus le besoin de posséder autant de choses matérielles que leurs aînés. Ils n’achètent plus de CD car ils écoutent leur musique en streaming, ils vivent davantage en copropriété ou en colocation et cette tendance large s’applique aussi au monde des voitures. Aujourd’hui, le concept du carsharing fait partie de leurs habitudes, même si la segmentation est évidemment géographique : il est en effet plus compliqué de partager une voiture en milieu rural que dans un habitat dense “.
Chez DriveNow, c’est le côté pratique qui est mis en avant pour expliquer l’essor des voitures partagées. Tout comme Zipcar (et à la différence de Cambio), les véhicules de cette société peuvent être laissés n’importe où dans Bruxelles et retrouvés grâce à une application mobile qui révèle leur localisation. ” Cette facilité d’utilisation rend le secteur des voitures partagées beaucoup plus attrayant qu’avant, car avec l’application DriveNow, on trouve toujours un de nos véhicules à moins de 10 minutes à pied, où que l’on soit à Bruxelles “, explique le responsable Christian Lambert.
Un marché extensible ?
Mais le marché n’est-il pas trop petit pour assurer le développement de ces sociétés de carsharing, voire pour en accueillir d’autres ? “Je ne le pense pas, répond Frederik Welslau, marketing manager de Zipcar Belgium & France. Nous croyons beaucoup au potentiel du marché des voitures partagées et il y a suffisamment de place pour plusieurs opérateurs. Certains clients ont même plusieurs comptes et cela se combine également avec les transports en commun.”
Autre signe de l’évolution des mentalités : le leader historique Cambio affirme que son service ne concerne plus seulement les particuliers et que “la demande des entreprises a explosé l’année dernière”, dixit son directeur bruxellois Frédéric Van Malleghem. Les véhicules partagés apparaissent en effet de plus en plus comme une alternative aux traditionnelles voitures de société qui nourrissent les embouteillages des grandes villes.
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