Colruyt sous pression : vers la cession de ZEB et Bike Republic ?

Le logo de Colruyt Group © Belga

Face à la pression sur ses bénéfices, Colruyt n’exclut pas de céder ses filiales ZEB et Bike Republic pour se recentrer sur ses activités alimentaires et de santé (Newpharma). Stefan Goethaert mise sur un modèle pragmatique et traditionnel pour préserver la compétitivité du groupe.« Nous sommes ‘open for business’. Mais nous ne sommes pas activement en train de chercher un acheteur », annonce-t-il dans une interview au Tijd.

Le groupe Colruyt, leader historique de la distribution en Belgique, traverse une période délicate marquée par une érosion sensible de ses bénéfices. Après avoir annoncé des résultats encourageants lors de sa première année à la tête du groupe, le CEO Stefan Goethaert doit aujourd’hui faire face à une réalité plus dure. La forte concurrence, notamment d’Albert Heijn et Delhaize, ainsi que les coûts salariaux élevés pèsent lourdement sur la rentabilité du groupe.

Dans ce contexte, Colruyt se montre résolument pragmatique. La cession imminente des magasins en France aux Mousquetaires illustre la volonté claire de recentrer les efforts sur le marché belge, où le groupe reste compétitif. Mais au-delà de la sortie du marché français, d’autres pistes sont ouvertes pour alléger le portefeuille d’activités du groupe.

« Open for business »

Parmi celles-ci, deux filiales attirent l’attention : la chaîne de magasins de mode ZEB et la chaîne de vélos Bike Republic, explique le CEO Stefan Goethaert dans une interview au Tijd.  « Notre division non alimentaire, dont la mode, est rentable et nous en sommes satisfaits. Mais si une partie est intéressée par nos activités dans la mode, nous sommes ouverts à la discussion. » Il ajoute : « Oui, nous sommes ‘open for business’. Mais nous ne sommes pas activement en train de chercher un acheteur. »

Cette posture traduit une volonté de rationaliser les opérations et de se concentrer sur les segments clés, notamment l’alimentation et la santé, qui restent la ligne directrice du groupe.

Bike Republic bientôt cédé ?

Quant à Bike Republic, la situation est plus fragile. « Le secteur du vélo est en pleine évolution. Après le boom du Covid, il y a eu des excédents de stock et des baisses de prix. Aujourd’hui, on cherche à revenir à une certaine stabilité, explique le CEO du groupe. Peut-être que ce sera un scénario à la Colruyt France, on ne l’exclut pas. » Autrement dit, la cession pourrait devenir une option à court ou moyen terme. « Toutes les options sont sur la table », avertit-il.

Cette volonté de simplification intervient alors que Colruyt doit également affronter des défis structurels importants, tels que la pression sur les marges, le différentiel salarial élevé avec les magasins indépendants, et la nécessité d’innover pour maintenir son positionnement prix bas. L’investissement dans la technologie, comme les caisses automatiques utilisant des caméras, et les alliances d’achat sont les leviers privilégiés pour tenir le cap.

En somme, face à un marché belge toujours plus compétitif, Colruyt fait preuve d’un pragmatisme traditionnel : concentrer ses forces sur ses piliers historiques, alléger ses activités annexes quand cela s’impose, et conserver un modèle solide et éprouvé. La possible cession de ZEB et Bike Republic s’inscrit dans cette logique de recentrage.

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