Clarisse Ramakers devient directrice générale d’Agoria Wallonie
Clarisse Ramakers est devenue, le 1er mai dernier, la directrice générale d’Agoria Wallonie, succédant à Dominique Demonté. C’est la première fois qu’une femme endosse la direction de la fédération technologique au sud du pays. Le passage de témoin s’est officialisé mardi lors d’une conférence de presse à distance.
Clarisse Ramakers était jusqu’à présent directrice du service d’études de l’UCM (Union des classes moyennes) mais aussi présidente du conseil d’administration de l’Agence wallonne aux exportations et aux investissements étrangers (Awex). Titulaire d’un master en droit à l’ULG avant son post-master en gestion, cette Liégeoise de 43 ans a commencé sa carrière en 2001 au cabinet du ministre Charles Michel, en charge alors des Pouvoirs locaux et de la Fonction publique au sein du gouvernement wallon.
Sa priorité à la tête d’Agoria Wallonie sera surtout d’être à l’écoute des membres, actuels et futurs, de les représenter et de permettre, avec les décideurs politiques, de créer un cadre politique optimal pour favoriser la création et la croissance des entreprises technologiques en Wallonie. Clarisse Ramakers veut jouer “un rôle de maillage pour les entreprises”, précise-t-elle.
“Les entreprises ont besoin d’avoir un cadre industriel pour savoir comment investir. Je veux travailler avec les différents partenaires pour ce cadre. La Wallonie doit faire grandir ses entreprises”, a-t-elle souligné. “La Wallonie a développé des plans sur des thématiques spécifiques. Je pense qu’on devra passer à la vitesse supérieure en travaillant sur un Plan économique et industriel wallon transversal. Si on veut réussir la Twin transition (Digital et Green, ndlr), la voix des entreprises technologiques doit être au coeur du débat. J’y veillerai.” La digitalisation sera aussi un des axes majeurs pour la nouvelle directrice générale. Elle entend opérationnaliser toute l’étude “Be the Change” qui a permis d’identifier l’opportunité de créer plusieurs milliers d’emplois grâce à la numérisation de la société.
“J’aime l”approche prospective. Le changement est quelque chose de positif, notamment en ce qui concerne la digitalisation, qui crée de nouveaux emplois”, déclare-t-elle. “Agoria doit permettre aux entreprises de disposer des ressources en capital humain suffisantes pour pouvoir relever les défis de la digitalisation. Il faut donc créer l’offre de formation suffisante, adéquate et de qualité pour accompagner les jeunes (via la promotion des STEM – science, technologie, ingénierie et mathématiques) dans le choix de leur formation et les salariés dans la formation continue”, rappelle la fédération.
La nouvelle directrice entend travailler sur plusieurs autres dossiers comme la 5G, les futurs accords de branche, le partage d’énergie entre entreprises, le passage des entreprises au 4.0, etc. Des dossiers qui devront être mis sur la table des élus wallons. Sur la 5G, le directeur sortant d’Agoria Wallonie, Dominique Demonté, estime qu'”elle se déploiera, mais quand ?”. Cette technologie “a démontré son importance stratégique pour les entreprises. Elle répond aussi à des enjeux sociétaux. Sans révision de la norme, on ne peut développer la 5G en Wallonie.
Nous sommes déjà en retard par rapport à la Flandre et d’autres pays. Il faudrait aussi pouvoir développer des ‘proof of concept’ (démonstration de faisabilité) en Wallonie”, a-t-il souligné lors du point presse. Autre axe important pour la nouvelle directrice générale, le “Green” et notamment la problématique de l’énergie “cruciale vu les objectifs à atteindre pour 2030”. Le directeur général sortant Dominique Demonté assurera désormais la direction générale du département Context (cellules politiques lobby, service d’études, digital manufacturing, technology club,…) pour l’ensemble de la fédération.