CF’Hope 2024 – Olivia Doyen: “Cash is king”

| Olivia DOYEN, Directeur financier
| entreprise : Galère
© JL DERU / photo-daylight.com
Pierre-Henri Thomas
Pierre-Henri Thomas Journaliste

Olivia Doyen occupe depuis 7 ans le poste de directrice financière de l’entreprise de construction Galère. Sa carrière débute en 2009, après avoir obtenu brillamment son diplôme d’ingénieur de gestion (option finance) à la Solvay Business School.

Elle passe quelques mois chez Fortis Investments, puis trois ans chez Voo. « D’abord comme business analyst, puis comme pricing manager, précise-t-elle. Mon rôle était d’utiliser des modèles parfois complexes que j’avais appris, mais aussi de pouvoir expliquer leurs impacts. Il fallait parfois convaincre les équipes de vente qu’augmenter les prix pouvait être intéressant. J’aimais le côté très technique, l’utilisation des règles d’économie et de finance pour arriver à une décision, avec ses conséquences stratégiques. Cela a été une très bonne formation ».

En 2014, la jeune financière est invitée à rejoindre le groupe de construction Galère, qui emploie 650 personnes et réalise 250 millions d’euros de chiffre d’affaires, pour en devenir la directrice financière depuis mars 2017.

Focus sur le fonds de roulement

« A cette époque, Galère faisait face à plusieurs défis financiers et plus spécialement à des problèmes de cash, explique Olivia Doyen. Il y a une phrase très connue en finance : « revenue is vanity, result is sanity, but cash is king ». Nous voulions améliorer notre besoin en fonds de roulement en accélérant les rentrées, sans que ce soit au détriment des fournisseurs et des sous-traitants. J’ai donc revu tout le cycle du cash pour identifier les leviers d’amélioration, développer des nouvelles procédures, et expliquer aux collaborateurs que le besoin en fonds de roulement est un enjeu qui concerne toutes les équipes. Plus on facture vite, plus vite on récupère l’argent. Ensuite, le travail a consisté à fixer des objectifs et à les suivre de manière très rigoureuse. Ce suivi continu est je pense la clé du succès et explique que notre position cash ait décuplé en quelques années ».

Mais le travail d’Olivia Doyen prend un tour nouveau en 2021. « Galère a été créée par Monsieur Galère il y a 75 ans, mais sa famille n’a pas souhaité reprendre la société à sa pension, explique Olivia Doyen. En 1989, il la cède donc au groupe néerlandais HBG, lui-même acquis en 2002 par un autre groupe néerlandais, BAM. En 2020, à la suite des actions que nous avions entreprises, la situation de Galère est très bonne. Mais BAM revoit sa stratégie et choisit de se concentrer sur deux marchés : les Pays-Bas et le Royaume-Uni. BAM décide de vendre Galère.

Travail de l’ombre

A la fin de l’année 2020, le groupe Thomas et Piron est identifié comme acquéreur potentiel. Les négociations dureront toute l’année 2021 pour se clore en février 2022 ». Une période au cours de laquelle Olivia Doyen a mené une double vie professionnelle. « Nous étions trois chez Galère à être au courant : l’ancien administrateur délégué, l’administrateur délégué actuel et moi-même. C’était extrêmement confidentiel. J’ai donc travaillé sur toute la revente, l’élaboration du package, etc. en toute confidentialité. Heureusement, la période du covid a un peu aidé, et m’a permis de travailler dans l’ombre depuis mon domicile ».

Galère a conservé son indépendance au sein du groupe. Aujourd’hui, Olivia Doyen chapeaute une équipe Comptabilité de douze personnes, et une équipe Suivi budgétaire de cinq personnes, qui s’occupe du contrôle des projets et du service matériel.

Même si Galère bénéficie d’une grande autonomie, cela n’empêche pas un suivi assez strict. « Nous avons régulièrement des conseils d’administration et cela fait partie de mon rôle de tenir des reportings fréquents, clairs et concis, qui permettent de confirmer à Thomas et Piron qu’ils ont fait le bon investissement et que Galère peut continuer à naviguer comme elle le fait aujourd’hui », souligne Olivia Doyen.

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