Cegeka, moderniser les parcs IT désuets
C’est en 1992 qu’André Knaepen prit la décision de racheter le service informatique des charbonnages limbourgeois, définitivement à l’arrêt. Cegeka est aujourd’hui l’une des plus grandes entreprises technologiques belges. Elle ne cache pas son ambition de devenir le leader absolu dans le secteur européen des services informatiques.
“Cegeka travaille depuis sa création pour le compte d’autres entreprises, rappelle Stijn Bijnens, qui fêtera en janvier son premier anniversaire à la tête de la société. Ses activités vont de la conception de logiciels et d’applications à la gestion de systèmes complets.
L’informatique est devenue incontournable pour la quasi-intégralité des entreprises : si elle tombe en panne, tout s’arrête. Auparavant, c’était surtout vrai au niveau des banques mais, à présent, tous les secteurs sont concernés. Les chefs des services informatiques (CIO) et les responsables informatiques le ressentent, et se comportent souvent comme du gibier traqué. Ce qui, lorsqu’on voit la vitesse à laquelle ils sont remplacés, n’a guère de quoi surprendre. Ils n’ont rien à envier aux entraîneurs de football…
Une des principales activités de Cegeka consiste à remettre de l’ordre dans le chaos que constitue le cloud et à aider la clientèle à procéder à une migration structurée. Cegeka applique pour ce faire une stratégie appelée public cloud first, dans le cadre de quoi elle peut avoir recours aux trois grands que sont Microsoft, Google et Amazon. Elle dispose également de ses propres centres de données, qui fonctionnent actuellement comme une sorte de cloud privé. Elle n’impose rien à ses clients, mais il faut savoir que près de 90 % des applications sont des systèmes anciens, qui ne migreront pas facilement dans le cloud “public” : ses centres de données constituent donc une bien meilleure solution. Au cours des 10 prochaines années, le secteur informatique s’attellera principalement à moderniser l’ensemble de ces parcs d’applications désuets. Ce qui constitue une excellente opportunité pour nous.”
Les fournisseurs de services de technologies de l’information et de la communication ressentent une pression croissante. La clientèle exige des applications plus avancées et plus complexes, qu’il s’agit de livrer dans des délais très brefs. Pour Stijn Bijnens, la solution réside dans de nouveaux agrandissements d’échelle et l’établissement de liens plus étroits avec le client. “Cegeka vise traditionnellement les entreprises d’une certaine taille, comme Carglass ou Fluvius, mais elle peut aussi désormais desservir les multinationales, précise-t-il. Tout intégrateur doit pouvoir analyser jusque dans le moindre détail la complexité du paysage cloud actuel, et tirer rapidement profit des renseignements ainsi dégagés pour satisfaire une clientèle toujours plus exigeante. Cegeka étend ses activités depuis plusieurs années. Compte tenu des tensions géopolitiques, ses clients européens veulent plus que jamais que leurs données restent centrées en Europe. Nous constatons que maintes entreprises ont externalisé leurs activités informatiques en Inde ces dernières décennies. Nous avons pour notre part installé des capacités de développement en Roumanie et en République tchèque. Ce choix de la proximité avec le client ne relève pas du hasard : pour pouvoir fournir des applications de qualité, il est indispensable de comprendre parfaitement la complexité et la culture du marché. Cette philosophie, qui est la nôtre depuis le tout début, explique que notre slogan soit In close cooperation (en étroite collaboration, Ndlr).”
De grandes ambitions
Pour Cegeka, les choses sont claires : le fondateur André Knaepen veut faire en sorte que le chiffre d’affaires actuel de 511 millions d’euros se mue rapidement en un résultat d’un milliard d’euros. “Je le dirais toutefois légèrement autrement, ajoute Stijn Bijnens. Ce milliard d’euros de chiffre d’affaires sera la conséquence logique de la poursuite de la croissance en Europe. Le potentiel, dans les marchés existants, est loin d’être épuisé. Nous cherchons à opérer des acquisitions, particulièrement aux Pays-Bas et en Allemagne. Alors qu’initialement, la Roumanie avait été choisie parce qu’elle allait nous permettre de disposer de capacités de développement légèrement moins onéreuses, elle est aujourd’hui un centre de profit. Les nouveaux marchés nous intéressent évidemment, nous regardons par exemple sans cesse du côté de la Scandinavie. Notre bilan est sain et nous pouvons nous permettre de procéder à des reprises. L’atonie des taux d’intérêt rend certes les cibles onéreuses, mais ce cycle ne durera pas éternellement ; nous voulons être prêts à passer à l’étape suivante.”
S.F.
PWC Multinationales du futur
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