Bpost n’exclut pas une acquisition “transformante”
L’inflation, qui a donné lieu à “six indexations salariales” en Belgique, la hausse des coûts, notamment énergétiques, et la faible confiance des consommateurs, moins tentés de dépenser en ligne, ont pesé sur les résultats de Bpost en 2022, a annoncé l’entreprise postale et de logistique qui avance néanmoins une “excellente gestion” du pic de fin d’année et se dit à l’affût en vue d’éventuelle(s) future(s) acquisition(s).
Bpost a dégagé un résultat ajusté avant intérêts et impôts (résultat opérationnel ebit) de 278,5 millions d’euros en 2022, en recul de 20,3% par rapport à 2021, et juste en dessous de son objectif initial qui était d’un ebit ajusté compris dans une fourchette entre 280 et 310 millions d’euros. “Une performance remarquable”, a résumé le CEO ad interim, Philippe Dartienne, au cours d’une conférence téléphonique.
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Pour le seul quatrième trimestre, marqué par le pic des fêtes de fin d’année, l’ebit ajusté se monte à 77 millions d’euros, en baisse de 12,7% par rapport aux trois derniers mois de 2021. Toujours au quatrième trimestre, le total des produits d’exploitation du groupe s’élève à 1,3 milliard d’euros, quasi inchangé (+0,1%) par rapport à la même période de l’année précédente.
Un bénéfice net de 245 millions
Pour l’ensemble de l’année, les produits d’exploitation se montent à près de 4,4 milliards d’euros, en hausse d’1,5%. Le bénéfice net ajusté de Bpost en 2022 atteint 245 millions d’euros, en léger recul de 0,7%. Pour les trois derniers mois de 2022, il est de 83 millions d’euros (+27%). En Belgique, Bpost a fait face à une baisse du volume de courrier de 6,8% l’an dernier mais cette baisse a été presque compensée par un impact positif des prix et du mix de 3,6%. La baisse du volume de colis a, elle, été de 7,5% mais le volume de colis a augmenté d’1,0% si l’on exclut l’impact de l’internalisation d’Amazon. Le géant américain du commerce en ligne reste toutefois client de Bpost et n’agit pas différemment en Belgique que dans les autres pays, a insisté Philippe Dartienne. L’ebit ajusté en Belgique s’élève à 198,3 millions d’euros (-21,5%). La division “E-Logistics Eurasia” affiche quant à elle un ebit ajusté de 27,4 millions d’euros, en chute de 42%, alors que la division “E-Logistics North America” a réalisé un ebit ajusté de 86,9 millions d’euros l’an dernier, en hausse de près de 12%.
Remplacement du CEO : la procédure toujours en cours
Concernant le dossier de la concession de la distribution de la presse en Belgique, qui a coûté son poste au précédent CEO, Dirk Tirez, sur fond de soupçons de collusion lors de l’appel d’offres, Philippe Dartienne a répété jeudi que le gouvernement avait prolongé les concessions existantes à Bpost jusqu’à la fin 2023, aux mêmes conditions.
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Quant au remplacement du CEO du groupe, la procédure est toujours en cours, selon Philippe Dartienne qui a rappelé que c’était un long processus. Le groupe ne s’avance pas sur une date pour la nomination du nouveau dirigeant. Le CEO ad interim a par ailleurs indiqué que, vu le “bilan solide” de Bpost, le groupe n’exclut pas de réaliser une acquisition “transformante” au cours des prochains mois, “si l’opportunité se présente”.
Les dividendes
Bpost a aussi annoncé vouloir verser un dividende total par action de 0,40 euro. L’Etat belge possédant un peu plus de 102 millions d’actions Bpost (51% du capital), il touchera près de 40,8 millions d’euros de dividendes. Le dividende est en baisse et reflète la baisse des bénéfices et est en accord avec la politique de Bpost en matière de dividendes, ont souligné les responsables du groupe. Pour 2023, le groupe s’attend à un ebit ajusté à nouveau en recul et qui atteindrait entre 240 et 260 millions d’euros. L’année 2023 s’annonce elle aussi difficile car les indexations salariales intervenues en 2022 pèseront tout au long de l’année. Les coûts énergétiques continueront également à se faire sentir.