bpostgroup devient bnode : est-ce la fin du courrier en Belgique?

Bpost CEO Chris Peeters BELGA PHOTO DIRK WAEM
Caroline Lallemand

bpost, l’opérateur postal belge change de nom pour mieux refléter sa transformation : d’un service postal avec des activités logistiques à un leader logistique qui distribue aussi du courrier.

C’est officiel : bpostgroup s’appelle désormais bnode. L’opérateur postal belge a annoncé ce mardi 9 décembre une refonte complète de son identité, six mois après avoir dévoilé sa nouvelle stratégie. Le groupe, qui opérait sous 31 marques distinctes, se restructure autour de quatre identités : bnode (la marque corporate), paxon (logistique 3PL), Landmark Global (flux transfrontaliers) et bpost (dernier kilomètre en Belgique et aux Pays-Bas).

“Cette nouvelle architecture de marque reflète notre repositionnement stratégique : passer d’un opérateur postal doté de capacités logistiques à un leader logistique offrant également des services postaux”, explique Chris Peeters, CEO de bnode et bpost.

Un nouveau nom pour tourner la page du courrier

Le groupe explique dans son communiqué son changement de nom. Le “b” renvoie à la Belgique et à bpost, mais évoque aussi “borderless” (sans frontières) ou “business”. Le terme “node” (nœud) désigne un point de connexion dans un réseau. “C’est un nom qui fonctionne à l’international, moderne, et qui montre que nous sommes prêts pour l’avenir”, justifie Chris Peeters.

Derrière ce rebranding se cache une urgence économique. Le courrier recule de 8 à 10% par an. “Le socle du vieux bpost s’est effondré. Le marché du courrier classique est pratiquement à bout de souffle”, confiait récemment le CEO à Trends-Tendances lors d’une interview.

Le socle du vieux bpost s’est effondré

La pertinence sociale du courrier diminue rapidement. “Les gens ne vérifient plus leur boîte aux lettres tous les jours. Avant, on pouvait se faire couper l’électricité si on négligeait du courrier crucial. Aujourd’hui, le courrier restant est de moins en moins pertinent”, observe le CEO dans Le Soir.

De facteur du matin à livreur de l’après-midi

Le changement de nom s’accompagne d’une révolution organisationnelle : bpost bascule d’une activité centrée sur le matin (distribution de lettres et journaux) vers des tournées plus tardives pour privilégier les colis. “Nous évoluons d’une entreprise du matin vers une entreprise du soir”, résume Chris Peeters à Trends-Tendances. “Les gens sont aujourd’hui plus impatients de recevoir leur Airfryer que d’ouvrir leur boîte aux lettres”, ajoute le dirigeant dans Le Soir.   

La réorganisation démarrera dès l’été prochain, avec les colis comme pivot central. “D’ici fin 2027, cela devrait être possible. Cette nouvelle entreprise pourra alors entamer une trajectoire de croissance”, projette le CEO.

Sans plan social

“Nous avons perdu ces dernières années 280 millions d’euros à cause de la disparition des aides publiques. Nous y faisons face sans plan social. Ce n’est pas rien. Beaucoup pensaient que c’était même impossible. Eh bien, nous sommes en train de le réaliser”, se félicitait également Chris Peeters dans l’interview qu’il nous a accordée.

Le 2 décembre, bpost a battu son record en livrant 829.000 colis en une journée, rapporte Le Soir. Un symbole de cette transformation qui fait désormais du courrier une activité secondaire pour l’ancien opérateur postal belge.

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