Bpost ; 200 millions d’euros, le coût de sa réorganisation

© Montage Belga/PG

Bpost investira 200 millions d’euros dans les trois régions afin de revoir “en profondeur” son organisation logistique. Les syndicats craignent une “incidence énorme sur le personnel”, notamment en termes de flexibilité.

Dans le cadre de son nouveau plan stratégique 2011-2015, Bpost investira 200 millions d’euros dans les trois régions afin de revoir “en profondeur” son organisation logistique, a annoncé l’entreprise publique lundi.

Concrètement, cette évolution sensible passera notamment par la transformation des cinq centres de tri actuels (Bruxelles, Charleroi, Liège, Anvers et Gand) en centres de courrier industriels (Industrial Mail Centres ou IMC) dont les activités seront “fortement étendues”. Ces cinq IMC assureront ainsi le tri régional du courrier jusqu’à l’adresse du destinataire “et dans l’ordre des tournées des facteurs”, seuls les centres de Charleroi, Gand et Bruxelles se chargeant par ailleurs du tri national.

En d’autres mots, le courrier ordinaire sera prêt à être distribué dès sa sortie des IMC, ce qui aura pour conséquence de réduire le travail de tri effectué actuellement par les facteurs dans plus de 400 bureaux de distribution.

A moyen terme, ces bureaux ne seront plus que 60 pour tout le pays, dénoncent de leur côté les syndicats, ce que confirme la direction de l’entreprise. “Les IMC reprenant des activités préparatoires des bureaux distributeurs, l’organisation de la distribution du courrier pourra aussi être considérablement simplifiée. C’est ainsi que les 416 bureaux distributeurs actuels seront regroupés dans une nouvelle structure constituée autour de 60 Mail Centers (MC)” à partir desquels les facteurs entameront leurs tournées, a-t-elle expliqué. “La grande majorité des facteurs seront employés à temps plein.”

Autre changement : Bruxelles X fonctionnera à l’avenir comme unique centre de tri des paquets. “Grâce à la concentration de cette activité, il sera possible d’optimiser nos processus de tri et d’accepter les paquets des clients plus tard en soirée, en vue de les distribuer le lendemain”, a encore assuré Bpost, selon laquelle “le niveau d’emploi dans les IMC sera considérablement accru du fait de ces tâches complémentaires. Les collaborateurs supplémentaires proviendront principalement des bureaux distributeurs locaux” où les activités de tri seront progressivement réduites.

Dans le détail, l’IMC Bruxelles emploiera plus de 1.400 équivalents temps plein (pour 679 ETP dans l’actuel Bruxelles X), l’IMC Anvers plus de 600 (contre 576 actuellement), l’IMC Charleroi plus de 600 (contre 387 actuellement), l’IMC Gand plus de 800 (contre 446 actuellement) et l’IMC Liège plus de 350 (contre 343 à l’heure actuelle), a encore affirmé l’entreprise.

Pas de quoi réjouir les syndicats, cependant, qui craignent une “incidence énorme sur le personnel”, notamment en termes de flexibilité, d’augmentation de la productivité et de déplacements entre le domicile et le lieu de travail. “Le seul point positif, c’est qu’il ne devrait pas y avoir de licenciement sec d’ici 2015”, a confié André Blaise (CSC).

“Cette réorganisation sera menée progressivement, dans le respect total de la concertation sociale, avec comme objectif d’être en grande partie concrétisée d’ici 2015, a pour sa part assuré la direction de Bpost. Le projet devrait être totalement finalisé d’ici 2017.”

Une commission paritaire est prévue jeudi.

Trends.be, avec Belga

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