Better, le “Tinder belge de la philanthropie”

Better, la plateforme belge de dons solidaires, élargit son offre aux entreprises en quête d’engagement sociétal. Avec son modèle d’abonnement participatif inédit, elle réinvente la philanthropie en connectant employés et associations caritatives.
La start-up bruxelloise Better insuffle une nouvelle vision du don. Cofondée en 2021 par Marie Logé (38 ans) et Thomas Carton de Wiart (50 ans), la plateforme offre le premier abonnement mensuel “solidaire” à une association caritative. Son ambition est de démocratiser le don (à partir de 5 euros), le rendre plus accessible aux jeunes générations – moins sensibilisées à la philanthropie – tout en soulageant les associations du poids des campagnes de collecte de fonds.
“Nous sommes le ‘Tinder de la philanthropie’, résume Marie Logé. Les utilisateurs choisissent des thématiques et reçoivent chaque mois une vidéo personnalisée de présentation d’une association qu’ils peuvent choisir de soutenir. Cela crée un véritable match entre le donateur et la cause.”
Chèque-impact
Depuis septembre 2024, Better s’adresse aux entreprises qui souhaitent s’engager socialement sans disposer d’un service RSE structuré. “Dans une petite structure, le dirigeant porte souvent plusieurs casquettes. Et lui confier en plus la responsabilité sociétale, c’est bien souvent mission impossible”, constate Marie Logé.
Grâce à Better, une entreprise peut, par exemple, transformer un don de 1.200 euros en chèques-impact de 10 euros, que chaque collaborateur alloue ensuite à la cause de son choix. Monizze a ainsi distribué 50 euros à chacun de ses collaborateurs, fin 2024. Plusieurs associations ont été soutenues, dont NOJAVEL!, qui redistribue des produits biologiques invendus à des familles précarisées. Le soutien peut également se concrétiser sur le terrain.
Better fournit également aux entreprises des rapports d’impact trimestriels. Ils identifient les associations les plus soutenues et les thématiques clés afin d’affiner leur stratégie RSE.
Aujourd’hui, la plateforme collabore avec une vingtaine de sociétés (Banque Transatlantique, Puilaetco, Shape Law, Tero, etc.) et recense 35 associations partenaires en Belgique (She Did It, Graine de vie, River Cleanup, Douche Flux, etc.). “Nous voulons donner de la visibilité à des initiatives souvent éclipsées par les mastodontes du secteur”, précise encore Marie Logé. L’objectif est d’intégrer 15 à 20 nouvelles associations par an.

Objectif : 300.000 euros de dons
Le modèle économique de Better repose sur la formule software as a service (SaaS). “Les entreprises versent deux euros par employé pour accéder à la plateforme, 100% des dons vont aux associations”, assure la cofondatrice. Leur visibilité sur la plateforme est gratuite. Un partenariat avec la Fondation Roi Baudouin garantit la déductibilité fiscale et une traçabilité complète des dons.
Better a levé des fonds via un prêt convertible l’été dernier et prévoit une nouvelle levée de fonds de 500.000 euros cette année. “Nous visons une croissance maîtrisée, mais significative”, avance Marie Logé. Son objectif pour 2025 est de récolter 300.000 euros de dons.
Trilingue, la plateforme ambitionne une expansion internationale dès 2026, en ciblant d’abord les pays limitrophes. La rentabilité est attendue pour fin 2027. D’ici cinq ans, Better prévoit un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros et 10 millions d’euros de dons annuels. “Les particuliers restent au cœur de notre mission, mais les entreprises portent notre croissance”, conclut Marie Logé.
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