Ben & Jerry’s poursuit Unilever pour avoir empêché une action de soutien à la Palestine
Le conseil d’administration de la marque de glace Ben & Jerry’s a accusé sa maison mère Unilever d’avoir fait capoter une action en faveur de la Palestine en dépit d’un accord entre les deux parties. Une plainte a été déposée au tribunal.
Ben & Jerry’s souhaitait lancer un appel public à un cessez-le-feu à Gaza, mais Unilever aurait bloqué l’initiative à quatre reprises, selon l’entreprise de glaces. Des accords stipulant que cette dernière conservait son indépendance en termes de politique sociale avaient toutefois été signés avec la maison mère, ressort-il des documents déposés mercredi devant un tribunal de New-York.
Unilever aurait également menacé de dissoudre le conseil d’administration de Ben & Jerry’s et de poursuivre ses membres individuellement. Le géant anglo-néerlandais de l’agroalimentaire a en outre bloqué un message de soutien aux Palestiniens fuyant le conflit sur les réseaux sociaux.
Le directeur de la division crèmes glacées d’Unilever, Peter ter Kulve, a expliqué que l’entreprise avait agi de la sorte par crainte d’être taxée d’antisémitisme. “Nous sommes de tout cœur avec toutes les victimes des événements tragiques survenus au Moyen-Orient”, a assuré un porte-parole d’Unilever. “Nous rejetons les affirmations de Ben & Jerry’s et nous défendrons fermement notre position.”
Il y a quelques années, la décision de Ben & Jerry’s de cesser de vendre des glaces dans les colonies israéliennes en Cisjordanie avait provoqué un tollé. Israël avait réagi avec véhémence à ce boycott, menaçant l’entreprise américaine de “graves conséquences”. L’affaire a finalement abouti à la vente de la division crèmes glacées en Israël à un producteur local.
Unilever est actuellement à la recherche d’un acheteur pour l’ensemble de sa division crèmes glacées, qui comprend outre Ben & Jerry’s, la marque Magnum.