Avec 4 °C de plus, Aperam évalue ses risques… et ceux de ses clients
Accès à l’eau, aménagement des villes, productions agricoles…, des pans entiers de l’activité économique seraient chamboulés par une accélération du réchauffement climatique. Dans le dossier de Trends-Tendances de cette semaine, plongée dans ce que pourrait être la vie de notre économie avec 4 °C de plus. Ici, le travail fourni par le producteur d’acier Aperam.
Quand vous travaillez à des températures de 1.600 degrés pour produire de l’acier, quatre degrés de plus ou de moins ne changeront a priori pas grand-chose à vos processus. “Mais nous surveillons de près tous les risques liés à cette hausse des températures moyennes, assure Carlo Morettin, responsable Environnement et CO2 chez Aperam. Cela concerne tant les risques physiques sur nos propres usines que les impacts sur nos clients et nous fournisseurs.”
Avec l’aide de bureaux spécialisés, Aperam évalue plus de 20 risques climatiques (glissement de terrain, tornades, vagues de chaleur, inondations, incendies, etc.) et met en place des actions en vue d’en limiter les conséquences négatives. En interne, il s’agit notamment de s’assurer que les usines qui effectuent la même opération dans le long processus sidérurgique (acier liquide, solidification, laminage, etc.) ne soient pas toutes localisées dans des zones où certains risques vont fortement augmenter.
Et en externe, cela implique d’estimer les risques physiques et transitionnels (liés aux modifications de marché) des partenaires commerciaux. “Si votre client est sur un marché qui va disparaître à terme, par exemple, les moteurs thermiques, vous devez l’accompagner vers d’autres domaines, sinon, à un moment donné, ce client disparaîtra, résume Carlo Morettin. De même, si son usine est installée en bord de mer et qu’il n’anticipe aucune protection contre la montée des eaux, vous devez vous en inquiéter dès à présent.”
Aperam se profile résolument du côté des solutions car l’économie de l’hydrogène, l’électrification, la mobilité décarbonée ou les échangeurs de chaleur auront bien besoin d’acier inoxydable. Le groupe a par ailleurs récemment conclu une joint- enture (Botanickel) avec une spin-off de l’université de Lorraine (Econick) dans le but de développer une solution naturelle d’extraction du nickel grâce à l’utilisation de… plantes. Le nickel extrait serait ensuite utilisé pour la production d’acier inoxydable.
Les coproduits de ce procédé seraient utilisées en biomasse et en amendements de sols. Les deux plus grandes usines européennes d’Aperam sont localisées en Belgique, à Châtelet (750 personnes) et Genk (1.150).
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