Augmentation du coût de la main-d’œuvre: la Belgique toujours dans le top 3
Les coûts de la main-d’œuvre n’ont cessé d’augmenter ces dix dernières années, en Belgique comme en Europe.
Entre 2012 et 2022, le coût de la masse salariale a enregistré une hausse de 14,5% chez nous et 25% sur l’ensemble des Etats membres. Des résultats issus de la dernière étude d’Eurostat sortie ce jeudi.
+5% en un an
Tout d’abord, les coûts totaux de la main-d’œuvre font référence aux dépenses totales supportées par les employeurs pour employer du personnel. Ils couvrent les coûts salariaux et non salariaux moins les subventions. Ils n’incluent pas les coûts de formation professionnelle ou d’autres dépenses telles que les frais de recrutement ou les dépenses liées aux vêtements de travail.
Les coûts salariaux comprennent les rémunérations directes, les primes et les indemnités versées par un employeur en espèces ou en nature à un salarié en contrepartie du travail effectué ; les versements aux plans d’épargne des salariés ; les paiements pour les jours non travaillés et les rémunérations en nature telles que la nourriture, les boissons, le carburant ou les voitures de société. Les coûts non salariaux comprennent les cotisations sociales des employeurs, plus les impôts sur l’emploi et moins les subventions destinées à rembourser tout ou une partie du coût de la rémunération directe pour l’employeur.
Ainsi, en 2022, les coûts horaires moyens de la main-d’œuvre dans l’ensemble de l’économie ont été estimés à 30€50 dans l’Union européenne et à 34€30 dans la zone euro, contre respectivement 29€ et 32€80 en 2021. Soit une augmentation de respectivement 5% dans l’UE et de 4,5% dans la zone euro.
Bien évidemment, les écarts sont très importants entre les Etats membres. Tous les pays n’ayant pas les mêmes niveaux de rémunération et de cotisations sociales.
Des écarts entre États membres jusqu’à 6 fois supérieurs
Ainsi, les coûts de la main-d’œuvre les plus bas sont enregistrés en Bulgarie, avec 8€20, et en Roumanie, avec 9€50. Les plus élevés ont été enregistrés respectivement au Luxembourg (50€70), au Danemark (46€80) et en Belgique (43€50). Des écarts très élevés, qui peuvent être jusqu’à 6 fois supérieurs.
Dans la zone euro, entre 2021 et 2022, les coûts horaires de la main-d’œuvre ont augmenté dans tous les États membres. Les plus fortes hausses ont été enregistrées en Lituanie (+13%), en Irlande et en Estonie (+9%). La Belgique se trouve légèrement au-dessus de la moyenne européenne avec 6% d’augmentation.
Dans les pays de l’UE hors zone euro, les coûts horaires de la main-d’œuvre exprimés en monnaie nationale ont aussi augmenté en 2022 dans tous les pays, les plus fortes hausses étant enregistrées en Bulgarie (+15%), en Hongrie (+14%), en Roumanie et en Pologne (+12%). C’est au Danemark qu’elles ont le moins augmenté (+2%).
Les coûts non salariaux pèsent pour beaucoup dans la balance, puisqu’ils représentent 25% dans l’UE et 25,5% dans la zone euro dans les coûts totaux de la main-d’œuvre pour l’ensemble de l’économie. Les parts les plus faibles des coûts non salariaux ont été enregistrées en Lituanie et en Roumanie avec 5%. Les plus élevées se trouvent en France et en Suède (32%) et en Italie (28%), ce qui montre que c’est bien en termes de salaire que le coût de la main-d’œuvre est plus élevée au Luxembourg, au Danemark et en Belgique.
Pour les chercheurs d’Eurostat, l’effet post pandémie explique ces augmentations. En 2022, la plupart des pays de l’UE ont progressivement supprimé les régimes de soutien introduits en 2020 et prolongés en 2021 pour atténuer l’impact de la pandémie de Covid 19 sur les entreprises et les salariés.
Il s’agissait principalement de régimes de travail à court terme et de licenciements temporaires entièrement ou partiellement indemnisés par les pouvoirs publics. Ces régimes ont généralement été enregistrés comme des subventions (ou des abattements fiscaux) avec un signe négatif dans la composante non salariale des coûts de main-d’œuvre. Par conséquent, la suppression progressive des régimes de soutien liés au Covid contribue positivement à la croissance des coûts horaires de la main-d’œuvre.
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