Au tour de la CNE de refuser les propositions de la direction de Delhaize  

Après le SETCa-BBTK et la CGSLB-ACLVB, c’est au tour de la CNE de dire ‘non’ aux propositions déposées par la direction de Delhaize pour mettre fin au conflit social au sein du groupe de supermarchés, a annoncé le syndicat mercredi.

Après le SETCa-BBTK et la CGSLB-ACLVB, le syndicat chrétien (CNE) rejette aussi les propositions de la direction de Delhaize, fait-il savoir par voie de communiqué.  

La direction de Delhaize avait mis une nouvelle proposition sur la table le vendredi 15 septembre dernier pour mettre fin au conflit social, lors d’une réunion au cabinet du ministre Dermagne.  Le distributeur belge a présenté un plan à 40 millions d’euros, sous forme de nouvelles garanties, primes et autres mesures d’accompagnement. Il propose notamment des primes de transition plus élevées dans le cadre du passage sous franchise de ses magasins, à hauteur de 1.500 euros par salarié, assorties de 125 euros supplémentaire par année d’ancienneté. Le plan prévoie également une prime de 10.000 euros pour les personnes qui partiraient en retraite anticipée.

Les syndicats libéraux et socialiste avaient déjà donné leur refus à cette proposition. C’est au tour de la CNE de s’exprimer contre ce mercredi, après consultation des travailleurs. Au vu de “la majorité qui s’est dégagée” des assemblées tenues dans les magasins pour présenter la proposition patronale, la CNE ne signera pas le protocole d’accord. Le syndicat avance par voie de communiqué que “les éléments mis sur la table par la direction ne sont pas respectueux des travailleurs et de leurs revendications qui concernent, d’une part, la possibilité de partir dignement pour celles et ceux qui n’adhèrent pas au plan Delhaize.”  

Ce n’est pas aux travailleurs de démissionner

La CNE ajoute: “Ce n’est pas aux travailleurs de démissionner, ce n’est pas eux mais la direction qui modifie les conditions d’exercice de leur contrat de travail.” 

Pour la CNE, il n’y a pas eu de véritables négociations jusqu’ici. “La direction n’a pas tenu compte des demandes des travailleurs mais a mis sur la table ce qui l’arrangerait.”  

“Le fait que la direction ajoute, au compte-gouttes, certains éléments (comme la prime de transition, NDLR) dont il n’était pas question au départ prouve d’une part l’utilité de la lutte des travailleurs et d’autre part, que le discours de la direction ‘rien ne changera pour les travailleurs’ n’est que de la poudre aux yeux.”

La CNE conclut son communiqué en se déclarant ouverte à négocier sur les revendications des travailleurs. “La stratégie du pourrissement n’est pas une option”, estime le syndicat. 

ACV Puls, cavalier seul

De leurs côtés, les syndicats libéraux et socialiste avaient déjà rejeté cette proposition. « Dire que nous n’avons rien serait mentir, mais ce n’est rien de substantiel. On se débarrasse des 62 ans et plus, tout ça pour une prime de 10.000 euros brut. C’est dire aux gens partez et nous, ça ne nous coûte pas trop cher. Cela va permettre de revendre les magasins plus facilement », avait déjà réagi Myriam Delmee, présidente du Setca. 

Pour l’heure, seul l’ACV Puls souhaite donc encore poursuivre les discussions sur la proposition de Delhaize . “Nous considérons que cette proposition est une base sur laquelle il faut poursuivre“, expliquait Koen de Punder, secrétaire général de l’ACV Puls.  

“Il faut être réaliste: les filiales Delhaize deviendront indépendantes, point barre. On ne peut parler d’un véritable plan social, mais nous devons penser au personnel des magasins dans l’un des secteurs les moins bien payés de notre pays”, avait-il encore ajouté.  

Le 7 mars dernier, Delhaize a annoncé le passage sous franchise de ses 128 magasins. Sur ce nombre, 32 franchiront le pas encore cette année. 96 sont toujours en quête de repreneur.  La proposition soumise aux syndicats ne modifie rien à l’intention de la direction de l’enseigne au lion de franchiser les magasins.

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